Au programme de mon émission sur YouTube, Mr. Bo (rubrique « Un blues, un jour »), et les Christianaires (rubrique « Les temps du blues »).
J’avais envie d’évoquer aujourd’hui un bluesman né le 7 avril 1932 ou 1933, Louis Collins, toutefois mieux connu sous le nom de Mr. Bo. Nous ne sommes sans doute pas très nombreux à nous souvenir de ce chanteur et guitariste qui nous a quittés le 19 septembre 1995 à l’âge de 62 ou 63 ans. Il participa pourtant à la scène de Détroit à partir des années 1950, soit au moment où elle était en pleine effervescence. Personnellement, je ne risquais pas de l’avoir oublié car j’avais chroniqué en 1996 pour Soul Bag son seul et unique album, « If Trouble Was Money » (Blues Suit). Un bon disque, d’ailleurs, mais en fait sorti juste après sa mort… Son parcours a débuté de façon assez classique car il est né à Indianola au Mississippi, en plein Delta. Et comme beaucoup d’autres, il a pris avec sa famille la route de Chicago en 1946. Mais il n’y est pas resté si longtemps pour s’installer à Détroit au début des années 1950.
Il a un frère aîné qui était également bluesman, prénommé McKinley et qui se fera appeler Little Mack Collins, qui chantait, jouait de la basse et de la guitare. Ce sera donc plus facile pour lui de se faire une place dans la ville en participant d’abord à des soirées, au gré desquelles il rencontre aussi Washboard Willie, bien implanté localement, puis John Lee Hooker, Boogie Woogie Red, Little Sonny Willis, Eddie Burns… Désormais connu sous le nom de Mr. Bo, il grave quelques singles, souvent avec son frère, en 1959 pour Northern, puis peu après pour Lupine, pour Reel, pour Big D (chez qui il sort en 1966 If Trouble Was Money, sa chanson la plus connue), et pour Gold Star en 1972. Mais ce sera tout, et malgré une tournée européenne en 1993, il aura peu de succès, son seul album sortant donc à titre posthume. On reprochera à Mr. Bo d’évoluer dans un style trop proche de B.B. King et même d’être imitateur. Ce n’est sans doute pas faux mais j’ai entendu pire dans le genre et je le trouve crédible… Je vous propose d’écouter dans mon émission un extrait de son album, une chanson autobiographique intitulée Born in the Country.
Pour la rubrique dédiée du dimanche, je vous emmène à la découverte des Christianaires, un groupe de gospel originaire de Sontag dans le Mississippi. En préparant mon émission et cet article, j’ai appris qu’ils avaient été fondés il y a 40 ans, en 1979, qu’ils ont sorti leur premier album il y a 30 ans, en 1989, et qu’ils se sont séparés il y a 15 ans, en 2004… Voilà donc déjà trois bonnes raisons, ou plus exactement trois bons prétextes pour les évoquer aujourd’hui. Mais c’était surtout un excellent groupe ! Au début, ils étaient quatre, les deux frères Arnold et Ronald Brown, et leurs deux cousins Paul et Tyrone Porter, qui étaient d’ailleurs également frères. On peut donc parler d’histoire de famille… D’ailleurs, quand deux membres originaux partiront, ils seront remplacés par d’autres cousins…
En outre, la formation évoluera au fil du temps, et les quatre chanteurs s’entoureront aussi de groupes complets ou de chorales. Les Christianaires eurent pas mal de succès durant leur carrière et enregistrèrent au total dix albums, dont quatre furent bien classés dans les charts de Billboard. Ils se séparèrent après le départ de Paul Porter, un des membres fondateurs désireux d’entreprendre une carrière solo. Du fait de leurs origines sudistes, ils s’exprimaient essentiellement dans un style de gospel traditionnel, avec une interprétation instrumentale qui n’était pas sans parfois rappeler le blues… J’ai choisi pour mon émission un morceau en public en 1998, avec groupe et chorale qui donnent beaucoup d’ampleur, qui s’appelle Two Wings.
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