Nouveauté semaine copie

Au programme de mon émission sur YouTube, Texas Alexander (rubrique « Un blues, un jour »), et Jai Malano (rubrique « Nouveauté de la semaine »).

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Je m’arrête aujourd’hui sur le chanteur Texas Alexander, qui nous a quittés le 16 avril 1954, il y a 65 ans. Bien qu’il ait essentiellement enregistré dans les années 1920 et 1930, et qu’il n’ait en outre joué d’aucun instrument, je trouve qu’il reste présent dans les esprits, qu’il n’a pas été complètement oublié comme tant d’autres de sa génération. Mais ce n’est peut-être qu’une impression… En tout cas, en ne pratiquant pas un instrument, Alexander se distinguait vraiment des autres bluesmen ruraux masculins de son époque. Cela s’explique bien sûr par sa voix exceptionnelle, puissante et ample, en contraste d’ailleurs avec sa petite taille, mais aussi par son répertoire très archaïque, inspiré des chants de travail d’avant le blues.

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© : Geni

Né le 12 septembre 1900 à Jewett, bien sûr au Texas, Alger Alexander a débuté dans les rues puis dans des bars au début des années 1920, parfois avec Blind Lemon Jefferson. Il entre pour la première fois en studio le 12 août 1927, où il enregistre avec le guitariste Lonnie Johnson. C’est un autre paradoxe du personnage tant le registre encore une fois très archaïque d’Alexander semble incompatible avec le jeu de guitare sophistiqué et jazzy de Johnson. Pourtant, il fera de nombreux autres disques avec Johnson et des guitaristes dans la même veine dont Eddie Lang, Little Hat Jones et Carl Davis, et même les jazzmen Clarence Williams et King Oliver. En revanche, en 1930, il grave des faces dans un style bien plus traditionnel avec les frères Bo et Sam Chatman…

Après 1934, il connaît une éclipse sur disque, peut-être du fait de démêlés avec la justice, certaines sources affirmant qu’il aurait assassiné sa femme et passé plusieurs années en prison. Il s’agit toutefois de faits probablement très exagérés et aujourd’hui contestés. En tout cas, il vit à Houston où il devient un temps le mentor de Lightnin’ Hopkins, puis il réapparaît en 1950 le temps d’une séance d’enregistrement. Atteint de la syphilis, Texas Alexander décède des suites de cette maladie quatre ans plus tard, à 53 ans. L’intégrale de sa discographie est disponible sur la série en cinq volumes « Complete Recordings in Chronological Order » du label Document. Je vous propose de l’écouter dans mon émission lors de sa première séance le 12 août 1927, avec Lonnie Johnson à la guitare, sur un morceau qui s’appelle Section Gang Blues.

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Le 4 mars 2019, j’ai consacré une rubrique de mon émission et un article à la compilation « Bloodest Saxophone – Texas Queens 5 », avec Diunna Greenleaf en illustration musicale. C’était dans le cadre du Powerblues du Collectif des radios blues, où le disque pointait alors en tête. J’avais annoncé que je reviendrais ultérieurement sur cette sortie, le moment est donc venu. Cette compilation met en scène les Texas Queens 5, en fait cinq chanteuses qui sont Angela Miller, Diunna Greenleaf, Jai Malano, Crystal Thomas et Lauren Cervantes. J’avais passé le 4 mars un morceau de Diunna Greenleaf, qui est la plus connue des cinq. Je rappelle également que Bloodest Saxophone est en fait un excellent groupe japonais qui est notamment porté par des cuivres énergiques, dont bien sûr des saxophones…

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En vingt ans, ils ont enregistré une douzaine d’albums, et après avoir rencontré le légendaire Big Jay McNeely en 2013, ils se sont intéressés de plus près au R&B et au blues, ce qui a fini par déboucher sur cette compilation. J’ai choisi d’évoquer Jai Malano, originaire de Floride. Elle a vécu un temps en Louisiane, puis elle est venue au Texas, à Fort Worth ou elle a chanté avec les Royal Rhythmaires, puis à Austin. En 2015, elle a sorti chez Rhythm Bomb Records l’album « Rocket Girl », sur lequel se distinguent Nico Duportal et ses Rhythm Dudes. Vocalement, Jai Malano ne manque évidemment pas de coffre, et dans mon émission, je vous propose de l’écouter en 2015 dans un club californien avec un morceau intitulé Johnny Knows.