Nouveauté semaine copie

Au programme de mon émission sur YouTube, Gatemouth Moore (rubrique « Un blues, un jour »), et J.B. Hutto (rubrique « Nouveauté de la semaine»).

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© : Only In Your State/ Rhythm Fire Club / YouTube

Je voudrais évoquer un triste événement survenu il y a 79 ans, le 23 avril 1940, l’incendie du Rhythm Club à Natchez, dont le bilan fut terrible car il fit 209 morts. Natchez se trouve au sud-ouest du Mississippi, à la frontière avec la Louisiane. L’entrée et une partie de l’intérieur du club avait été décorées de mousse espagnole, cette plante courante dans les zones humides de la région, que l’on voit pendre aux branches des arbres. On l’avait ensuite traitée avec un insecticide inflammable, ce qui expliquerait la propagation rapide du feu. À l’intérieur, le clarinettiste, saxophoniste et chef d’orchestre de jazz Walter Barnes et neuf membres de sa formation font partie des victimes. Deux anciens membres du Memphis Jug Band, Will Shade et Charlie Burse, devaient se produire ce soir-là au club mais ils arrivèrent en retard à cause d’une crevaison, échappant sans doute au pire…

Le chanteur de blues et de gospel Gatemouth Moore, né le 8 novembre 1913, qui accompagnait aussi Walter Barnes, en réchappa car il se trouvait à l’extérieur quand l’incendie se déclara. De très célèbres bluesmen composèrent des chansons sur la catastrophe, dont Howlin’ Wolf avec The Natchez Burnin’ et John Lee Hooker avec Natchez Fire. On doit aussi au pianiste et guitariste Leonard « Baby Doo » Caston un beau morceau en hommage à Barnes, The Death of Walter Barnes. Mais j’ai préféré choisir Gatemouth Moore, miraculé de l’incendie et chanteur étonnant qui consacra la première partie de sa carrière au blues et au R&B, avant de devenir pasteur et même évêque. Il n’abandonnera pas pour autant la musique, y compris le blues, mais il se dédiera bien entendu davantage au gospel jusque dans les années 1970. Gatemouth Moore nous a quittés le 19 mai 2004 à l’âge de 90 ans. Je vous propose de l’écouter dans mon émission avec Boogie Woogie Papa, qui date de 1977.

 

Pour la rubrique « Nouveauté de la semaine », je vous propose aujourd’hui une… nouveauté ! En fait la nouveauté réside dans l’approche, car j’innove avec une sélection de livres parus depuis le début de cette année 2019, dont voici maintenant la liste.

– Le 8 janvier 2019, ce fut pour commencer The New Iberia Blues: A Dave Robicheaux Novel par James Lee Burke chez Simon & Schuster. Il s’agit d’un roman de plus dans la série du détective Dave Robicheaux (le numéro 22) qui enquête notamment dans les bayous louisianais. Avec Burke, c’est quasiment l’assurance d’un récit à la fois captivant et bien écrit…

– Le 25 mars, Tammy L. Turner a sorti Dick Waterman: A Life in Blues chez University Press of Mississippi. Waterman fut un musicologue actif dans les années 1960 et 1970, un photographe renommé et le fondateur d’une agence pionnière s’occupant de bluesmen, dont Son House, Mississippi John Hurt, Bukka White, Skip James, Ligthnin’ Hopkins, J.B. Hutto et bien d’autres…
– Le 14 avril a vu la parution de East Coast Fingerstyle Blues Guitar par John Miller chez Mel Bay Publications, en édition numérique. Il s’agit certes d’un recueil de tablatures et partitions, mais avec les paroles et les bios des artistes, le style de blues de la Côte Est étant en outre bien adapté à l’apprentissage de la guitare blues.
– Le 17 avril, sortie de The Poetry of the blues par Samuel Charters chez Dover Publications. C’est la réédition d’une étude fondamentale sur les textes du blues par un auteur référent (avec des photographies d’Ann Charters), dont l’édition originale date de 1963.

– Enfin le 4 juin, nous aurons Up Jumped the Devil – The Real Life of Robert Johnson par Bruce Conforth et Gayle Dean Wardlow chez Chicago Review Press. Un nouveau livre sur Robert Johnson que je commence à peine à lire et qui sera ma nouveauté de la semaine dans une prochaine émission.
Voilà, en espérant que cette nouvelle approche vous plaira, si c’est le cas je la renouvellerai de temps à autre. En attendant, j’ai programmé dans mon émission un bluesman dont s’est occupé Dick Waterman, J.B. Hutto, avec I Feel So Good en 1982.