Au programme de mon émission sur YouTube, Ron Levy (rubrique « Un blues, un jour »), et Daniel Abécassis (rubrique « Blues in France »).
Je vous propose aujourd’hui une rubrique consacrée au pianiste, organiste et plus rarement chanteur Ron Levy, né le 29 mai 1951, qui fête donc aujourd’hui ses 68 ans. Il s’agit d’un artiste intéressant qui mérite la considération, et il appartient en outre à une scène dont on parle peu, celle de la côte nord-est. Car Levy, né Reuvin Zev ben Yehoshua Ha Levi, vient de Cambridge dans le Massachusetts, et il officie du côté de Boston. Son premier instrument fut la clarinette mais il opté pour le piano à 13 ans en voyant Ray Charles en concert. En avançant en carrière, il jouera aussi de plus en plus d’orgue. Ron Levy n’est sans doute pas très connu des amateurs car il chante peu, ne vit pas dans une région historique du blues, et depuis 20 ou 25 ans il s’est éloigné du blues au profit du jazz et un peu de la soul, mais son CV ferait bien des envieux.
En 1968, il n’a pas 18 ans quand il part en tournée avec Albert King. Peu après, au début des années 1970, il change de King et accompagne cette fois B.B. pendant sept ans, apparaissant sur plusieurs albums du maître dont « Live in Cook County Jail », « Guess Who », « Lucille Talks Back » et le premier live avec Bobby Bland. Puis ce sera Roomfull of Blues de 1983 à 1987, Ronnie Earl et à la fin de cette même décennie la création de son propre groupe Wild Kingdom. Ron Levy travaillera aussi comme agent et producteur pour le label Bullseye dont il est aussi cofondateur, ce qui lui vaudra neuf nominations aux Grammy Awards et des collaborations avec Luther « Guitar Junior » Johnson, Charles Brown, Champion Jack Dupree, Ann Peebles, Byther Smith ou encore Lowell Fulson. Il créera aussi sa propre marque, Cannonball, et publiera en 2013 un livre, Tales of a Road Dog. Malgré ses différentes activités, sa discographie personnelle est plutôt fournie avec une dizaine d’albums, « B-3 Blues and Grooves » (1993) et « Zim Zam Zoom » (1996) étant le plus en rapport avec le blues. Retrouvez-le dans mon émission au piano mais aussi au chant, ce qui était donc rare, avec le groupe Roomful of Blues, pour une chanson intitulée Coconut Milk.
Une page « Blues in France » que nous allons tourner en compagnie le groupe ABK6, qui est l’abréviation du nom de Daniel Abécassis, un chanteur et guitariste adepte de rock et de blues rock. Il vient de me transmettre son dernier album, un live de 6 titres qui s’appelle « Live at the Backstage Paris 27th October 2018 » et qui est sorti sur son propre label Hypno Records. Le groupe est un power trio car outre Abécassis lui-même, il se compose de Bruno Burtre à la basse et de Jacques Plier à la batterie. À l’écoute, on est quand même bien plus dans le rock que dans le blues. Et seul le premier morceau avec de la slide, Need You so Bad, est en réel rapport avec le thème de cette émission.
Sur quatre autres chansons, avec un usage fréquent de la wah-wah, When I’m Gone, Adama, Summer’s Gone et Mother Earth, ce dernier avec une fin carrément speedée, on reste dans le rock. En revanche, sur un tempo moins soutenu, My Gueoula Brother se démarque un peu, l’ambiance se rapproche de la ballade… Entendons-nous bien, c’est compact et énergique, et même irréprochable dans le genre, mais une fois encore dans le cadre de mon émission c’est quand même borderline. Vous voilà prévenus en tout cas. Allez, pour illustrer tout cela, j’ai choisi le morceau d’ouverture avec sa slide, Need You so Bad.
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