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Jacques Schwarz-Bart

Nous savons que la troisième soirée du dimanche 9 juin du festival Terre de Blues de Marie-Galante à l’habitation Murat fut compliquée. Une succession de problèmes techniques a notamment bouleversé la réalisation des balances, avec pour conséquence un important retard : Lauryn Hill montera finalement sur scène à 0 h 55 au lieu de 22 h 00. Trois heures de retard. C’est beaucoup. Sans doute trop pour un public amassé de longues heures en attendant l’ouverture des portes, et qui le fera légitimement savoir. Ceci dit, même s’il y a eu un problème, nul ne le nie, une mise au point s’impose. Beaucoup attribuent ce retard à la seule Lauryn Hill, il est vrai précédée par une réputation peu flatteuse dans le domaine. Des informations contradictoires, mais souvent invérifiables, ont circulé à ce propos, j’y reviens uniquement pour redire que s’étendre là-dessus me semble un peu vain, d’autant que les organisateurs ont pris le temps de rétablir certaines vérités, il faut les féliciter pour cela. Nous avons affaire à des gens responsables, sinon Terre de Blues ne serait pas ce qu’il est, un formidable festival avec un plateau royal récompensé par un succès populaire incroyable.

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Malika Tirolien et Jacques Schwarz-Bart

Parlons des spectateurs justement : ce n’est certes que ma deuxième édition du festival mais je ne pensais pas qu’on pouvait mettre autant de monde sur le site de l’habitation Murat… Bref, si les informations qui m’ont été transmises sont exactes, nous étions 8 000 dimanche ! Parlons aussi des artistes, après tout nous étions d’abord là pour eux… et eux là pour nous ! Nous avons assisté à trois shows très différents, et c’est une des grandes forces de cet événement qui nous offre un panorama étendu, varié, coloré, vivant et métissé des musiques qui nous habitent, toutes créatrices de ferveur et d’enthousiasme.

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Jacques Schwarz-Bart

J’ai beaucoup aimé Jacques Schwarz-Bart, incarnation de cet état d’esprit avec son jazz inventif teinté de racines caribéennes (percussions), mû par une rythmique souple avec un Reggie Washington épatant à la basse, sans oublier le chant délicat mais profond de Malika Tirolien, petite-fille du poète Guy Tirolien et native de Marie-Galante…

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Tiken Jah Fakoly

Le changement de registre fut ensuite radical avec l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly. J’adore ce reggae revendicateur qui remue autant par ses textes que par sa musique, avec un propos souvent désabusé (« Tout le monde veut le paradis mais personne ne veut payer le prix »), mais qui sait fustiger les conflits en Afrique (« Ils ont brûlé le Congo, ils ont enflammé l’Angola, ils ont ruiné le Gabon, ils ont brûlé Kinshasa »). Quand la musique nourrit aussi nos réflexions…

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Lauryn Hill

Quant à Lauryn Hill, elle a livré un concert d’abord un peu heurté, visiblement fâchée par ses retours dont elle se plaignait sans cesse. Il est vrai que ça jouait fort, très fort… Au bout d’un moment, elle finit par enlever ses oreillettes de retour et elle sembla trouver un meilleur réglage. N’ayant plus à s’en préoccuper, elle bougea plus, s’investit plus, partagea plus, aussi, avec en fin de concert un peu d’improvisation et une interprétation en français de Ne me quitte pas… Il faut surtout reconnaître que Lauryn Hill est une chanteuse hors norme, quel que soit le registre sa voix n’est que pure émotion et touche en plein cœur. Elle est en outre restée sur scène 1 h 25, soit bien plus qu’en d’autres lieux…

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Comme convenu, je reviendrai de façon plus détaillée sur ces concerts et sur l’ensemble du festival, sur mon site « Les temps du blues », et surtout dans le cadre d’un compte-rendu complet pour la revue Soul Bag. En attendant, je mets quelques images de la soirée d’hier, tout en réclamant plus que jamais votre indulgence. En outre, du fait des éclairages (de type « catacombes » !) employés durant son show, Lauryn Hill était quasiment impossible à photographier… J’ajouterai enfin dans la journée sur Facebook quelques autres photos de mon ultime déambulation hier sans les rues de Grand-Bourg (dont celle ci-dessus), pour le dernier jour d’un festival dont on attend déjà la prochaine édition avec impatience ! Je ne suis pas photographe et ces images n’ont pas la prétention de rivaliser avec celles des professionnels, elles ont juste là pour partager ces beaux moments avec vous. En revanche, celles de Dominique Allié, dont vous avez déjà eu un aperçu sur mon journal, sont d’un tout autre niveau et illustreront mes comptes-rendus à venir.