Sur scène

Au programme de mon émission sur YouTube, Sidney Stripling (rubrique « Un blues, un jour »), et Bobby Parker (rubrique « Sur scène »).

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Je m’arrête aujourd’hui sur John Wesley Work III, né il y a 118 ans, le 15 juin 1901. Compositeur, enseignant, directeur de chœur, il était aussi (et peut-être surtout) chercheur et musicologue spécialiste de la musique et des traditions folkloriques afro-américaines. En fait, on pourrait parler de la dynastie John Wesley Work, car cela porte sur trois générations. Le premier du nom était déjà compositeur et directeur de chœur. Quant au deuxième, John Wesley Work, Jr., en plus d’être lui aussi directeur de chœur, il était compositeur, pédagogue, professeur, et surtout on le considère comme le premier collecteur de folklore, notamment de chants d’esclaves et de negro spirituals. Avant des gens comme John Lomax, par exemple… Son fils John Wesley Work III, troisième du nom, a donc poursuivi les travaux de son père et de son grand-père, notamment pour la prestigieuse Fisk University à Nashville, et il a collaboré avec la Bibliothèque du Congrès dans le cadre de missions communes.

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On lui doit de nombreux recueils et articles dans les plus importantes publications relatives aux traditions musicales, mais aussi des enregistrements de terrain cette fois réalisés avec les Lomax. John Wesley Work III s’est éteint en 1967 à 66 ans, nous laissant d’impressionnantes archives sur l’histoire des musiques traditionnelles afro-américaines. Pour la petite histoire, il est également l’auteur de la première interview d’un certain Muddy Waters… Lors d’enregistrements de terrain, il sillonnait les États du Sud, dont les plantations et les exploitations rurales, à la rencontre de musiciens traditionnels dans différents styles folkloriques et populaires, folk, country, string bands, hillbilly et donc blues… J’ai pris pour mon émission un extrait de mars 1941 en Géorgie, avec un chanteur et banjoïste, Sydney Stripling. Il faut toujours se souvenir qu’il s’agit de documents uniques de musiciens qui pour la plupart n’ont jamais fait d’enregistrements commerciaux. Comme Stripling, qui pour sa part a gravé dix faces, toutes pour Work (quatre apparaîtront sur une compilation). Le morceau s’appelle Standin’ on the Corner Smokin’ a Cheap Cigar.

 

Pour la rubrique « Sur scène » de ce samedi, nous allons évoquer Bobby Parker, avec l’extrait d’un concert qui s’est déroulé le 15 juin 2013 lors du festival de blues de Silver Spring dans le Maryland. Né le 31 août 1937 à Lafayette en Louisiane, il a toutefois grandi à Los Angeles. Très précoce, il a commencé à se produire dès l’adolescence, d’abord comme guitariste, mais il ne tardera pas à se mettre également au chant. En tout cas, c’est comme guitariste qu’il se fait remarquer aux côtés de Bo Diddley, puis son nom apparaît pour la première fois sur disque en 1956, mais sous le nom de Bobby Sparks. Il a aussi tourné à New York avant de se fixer à Washington, côtoyant au passage des rockers dont Chuck Berry et Little Richard. En 1961, il rencontre le succès avec la chanson Watch Your Step, grâce à laquelle son influence va s’étendre jusqu’aux artistes et aux groupes de rock britannique des années 1960, des Beatles à Led Zeppelin. Aux États-Unis, Carlos Santana fera également partie de ses émules.

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Avec Bobby Rush en 1995. © : Guitar Blues Legend Bobby Parker / Facebook

Cela va notamment permettre à Parker d’entreprendre des tournées, dont il espère qu’elles le feront mieux connaître. Dès lors, il ne va pas hésiter à faire évoluer sa musique vers un courant que l’on n’appelle pas encore blues rock, et dont il est bien un des principaux pionniers. Malgré cela, sa carrière ne décolle pas vraiment et il se retire quelque temps. Il réapparaît dans les années 1990 pour enregistrer deux excellents albums pour Black Top, « Bent Out of Shape » (1993) et « Shine Me Up » (1995). Deux disques qui le relancent un peu, et il décide de continuer à se produire dans la région de Washington. Il est mort d’une crise cardiaque à 76 ans, le 31 octobre 2013. Autrement dit, seulement cinq mois après le concert dont est tiré l’extrait que j’ai choisi pour mon émission. Le morceau s’appelle You Better Watch Your Step.

 

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© : Guitar Blues Legend Bobby Parker / Facebook