Top of blues copie

Au programme de mon émission sur YouTube, Uncle Bud Walker (rubrique « Un blues, un jour ») et Thornetta Davis (rubrique « Top of blues »).

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© : La Voce

Pour débuter cet article, voici l’extrait d’un article paru le 24 juin 1896 dans le Times-Democrat, un journal de La Nouvelle-Orléans, qui décrit ainsi une manifestation vaudou : « Les rites consistaient en un grand feu, en une danse autour d’un personnage central et au sacrifice d’un chat noir dévoré tout cru. La scène s’achevait en orgie, durant laquelle les sauvages finissaient par arracher leurs vêtements. » Vous le savez, le thème du vaudou est courant dans le blues, et pas seulement par des artistes louisianais même si cet État est depuis toujours en quelque sorte rattaché à l’occulte. Quant au chat noir, et plus particulièrement à l’os de chat noir, le black cat bone, on le retrouve dans des morceaux interprétés dès les origines des enregistrements de blues, chez les grandes chanteuses de blues classique des années 1920 mais aussi chez les premiers bluesmen ruraux. Parmi les grands standards sur ce thème, Hoochie Coochie Man, écrit par Willie Dixon et interprété pour la première fois en 1954 par Muddy Waters, est peut-être le plus célèbre.

Il est vrai qu’il cumule les symboles comme les prédictions de la bohémienne et des sept docteurs, la dent du mojo, la racine de conjuration et bien sûr l’os de chat noir. Mais je préfère m’arrêter sur une chanson d’un artiste sans doute complètement oublié, qui n’a en outre gravé que deux morceaux sur un unique single, le 30 juillet 1928 à Atlanta pour le label OKeh, Uncle Bud Walker. On ne sait rien de la vie de ce Walker, dont la musique se situe entre blues du Mississippi et de la Côte Est où il a réalisé son unique single. D’ailleurs, à l’image des bluesmen de cette région, il pourrait bien avoir employé une guitare à 12 cordes… En tout cas, une des chansons de Walker s’intitule Look Here Mama Blues, et elle évoque l’os de chat noir, que posséderait une ancienne compagne qui viendrait le hanter. C’est à écouter dans mon émission !

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© : Player FM

 

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Pour « Top of Blues », vous n’ignorez sans doute pas que la revue américaine « Living Blues » organise chaque année ses Blues Awards, et qu’elle propose à ses lecteurs de voter. D’ailleurs, si cela vous intéresse, vous pouvez voter sur le site de la revue jusqu’au 15 juillet prochain, où se trouve la liste des nominés. Cela porte bien entendu sur des réalisations de 2018, et on compte onze catégories dont artiste de l’année (femme et homme), chanteuse ou chanteur, meilleurs instrumentistes, meilleure performance en concert, meilleurs album et réédition, enfin meilleur DVD et livre. J’ai pour ma part choisi une des nominées dans la catégorie des chanteuses, il s’agit de Thornetta Davis. Elle nous vient de Détroit où elle est née le 11 août 1963. Elle fut précoce car elle gagna un concours de chant à l’âge de 15 ans, puis durant ses jeunes années elle prit part à différentes formations de R&B et de soul.

Après un EP en 1995, elle sort l’année suivante un album puis un autre en 1998, puis elle fit partie pendant quelques années des choristes de Kid Rock. Sa belle voix sensuelle qui dégage beaucoup d’émotion lui vaut aussi d’être retenue pour des bandes originales de films et de séries télévisées. Mais toutes ces activités la privent également d’enregistrer de nouveaux disques sous son nom. Il faut donc attendre 2016 pour qu’elle sorte un troisième album chez Sweet Mama Music, intitulé « Honest Woman » et qui lui vaut des critiques très positives. Elle est ainsi nominée pour un Blues Music Award, et en janvier 2018, l’Académie du Jazz lui remet le prix blues. À cette occasion, Thornetta Davis s’est déplacée à Paris pour recevoir sa récompense. La cérémonie a été filmée et je vous propose de l’écouter dans mon émission avec son interprétation de la chanson-titre Honest Woman.

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© : Philippe Marchin / Académie du Jazz / Soul Bag