© : Rock n Reviews.

Et oui, Bob Dylan, le « Zim », quatre-vingt-un balais aujourd’hui et soixante ans pour son premier album ! Cet artiste incomparable qui laissera une trace ineffaçable dans l’histoire de la musique populaire a toujours puisé une partie de son inspiration dans le blues et le gospel. On pense bien sûr d’emblée à « Highway 61 Revisited », auquel Michael Bloomfield (guitare), Al Kooper (claviers) et Sam Lay (batterie sur la chanson-titre) apportèrent leur flot de notes bleues. Mais souvenons-nous, en 1962, dès son premier album, « Bob Dylan » (Columbia), il reprend ou adapte Jesse Fuller, Blind Willie Johnson, Curtis Jones, Mississippi Fred McDowell et Blind Lemon Jefferson. Écoutons sa version de In my time of dyin’ de Blind Willie Johnson, c’est simplement magnifique. Ensuite, cinquante-huit ans plus tard, en 2020, sur son dernier album studio à ce jour, « Rough and Rowdy Ways » (Columbia), il signe cette fois toutes les compositions, mais certaines sont de vrais blues, dont un hommage à Jimmy Reed. Ma préférée, hantée et crépusculaire, est Crossing the Rubicon, jugez plutôt… Bref, à près de soixante ans d’écart, Bob Dylan sait toujours très bien faire du blues. La seule différence, c’est que maintenant il écrit lui-même les paroles. Cela fait probablement partie des obligations pour un prix Nobel de littérature !