Gene Phillips et ses Rhythm Aces. © : From the Vaults.

Ce chanteur et guitariste aurait pu tenir un rôle notable dans le jump blues, mais il n’a pas su se renouveler à l’approche de la vague du rock ‘n’ roll. Ce n’est évidemment pas une raison pour négliger ce qu’il a fait, notamment à la fin des années 1940. Il naît Eugene Floyd Phillips le 25 mai 1915 à Saint-Louis, Missouri, apprend d’abord le ukulélé puis la guitare à l’âge de onze ans, mais aussi le chant. Entre 1941 et 1943, alors qu’il tient la guitare au sein des Mills Brothers, il s’installe à Los Angeles, et devient en 1946 un des premiers artistes à enregistrer pour le label Modern des frères Bihari. On découvre un chanteur puissant et chaleureux dans la veine de Louis Jordan et un guitariste subtil au jeu souvent jazzy, à la tête d’un groupe nommé The Rhythm Aces. Phillips, auprès de musiciens du calibre de Lloyd Glenn et des saxophonistes Maxwell Davis et JackMcVea, semble alors promis à un bel avenir dans le jump blues californien. Il est d’ailleurs très demandé, apparaît par exemple en 1950 sur le fameux Please send me someone to love de Percy Mayfield et sur plusieurs succès d’Amos Milburn pour Aladdin. Mais ses engagements s’espacent, et malgré quelques singles pour RPM, Imperial, Exclusive, Federal et Combo, il disparaît du paysage musical vers 1954. Un alcoolisme chronique et d’autres problèmes de santé ne lui permettront jamais de revenir, et Gene Phillips s’éteint le 10 janvier 1990 à soixante-quatorze ans. Crown et Ace rééditeront heureusement ses faces sous son nom. Je vous propose de l’écouter en 1948 avec Women women women.