© : Colored Vinyl Records.

Duwayne Burnside est l’un des quatorze enfants de R.L. Burnside, du moins si on ne retient que ceux qu’il eut avec sa femme Alice… Je ne vais pas vous resservir le couplet sur l’importance de la dynastie Burnside dans l’histoire du Hill Country Blues. Chacun le sait, quand on naissait Burnside dans la région d’Holly Springs, Mississippi (mais aux portes de Memphis), c’était invariablement pour faire du blues, dès le berceau et pour la vie. Duwayne n’échappe pas à ce destin artistique, et après avoir appris plusieurs instruments dont la batterie sur laquelle il aurait pu briller, il privilégie la guitare et s’imprègne peu à peu du blues syncopé et caractéristique pratiqué dans toute la famille avec ferveur dans la maison de ses parents.

© : Front Porch Jubilee.

À partir du début des années 1990, Duwayne se produit avec les North Mississippi Allstars et enregistre un album sous son nom en 1998 chez Lucky 13, « Live at the Mint » (avec son père, Cedric Burnside, David Kimbrough Jr….), qui comprend notamment une version de 19 minutes de Hoochie coochie man ! Il intègre finalement les North Mississippi Allstars le temps de trois albums en 2003-2004, reprend un club à Holly Springs et signe un deuxième disque, « Under Pressure » (B.C. Records). Mal distribués, ses albums reçoivent un accueil plutôt partagé, ses détracteurs lui reprochant une voix un peu quelconque (il est vrai qu’il a tendance à imiter vocalement son illustre père), d’autres vantant son talent à la guitare.

© : Max Connections.

Est-ce la raison du silence discographique de Duwayne Burnside depuis cette date ? En tout cas, il est resté très actif sur le circuit du Hill Country Blues et me paraît faire partie de ceux qui en assurent la pérennité, avec sincérité et sans prétention. Et voilà donc, dix-sept ans après son dernier opus, que Duwayne a décidé de remettre le couvert avec un album intitulé « Acoustic Burnside », à paraître le 23 septembre 2022 chez Dolceola. Et franchement, à l’écoute des premiers extraits disponibles, ce disque me semble tout à fait intéressant, avec un artiste dont la voix un peu haut perchée, parfois même soulful, est plutôt agréable. Quant à son jeu de guitare, certes exclusivement acoustique comme le titre de l’album le laisse supposer, il est parfaitement adapté au style. Enfin, il y a certes des reprises, mais elles ne manquent pas de personnalité.

© : Emil Lippe / MLive.com

Mais chacun se fera bien sûr son avis. À ce titre, je vous propose d’écouter trois chansons extraites du futur album, Dust my broom, Stay all night et Meet me in the city. En bonus n° 1, j’ajoute une version en public de 2010 de Jumper on the line. Enfin, en bonus n° 2, le Boogie instrumental en famille de 1978 ne devrait pas vous laisser indifférent : mené par R.L. Burnside, il met en scène un très jeune batteur qui n’est autre que Duwayne Burnside, pendant que l’enfant portant une couche que l’on voit en fin de vidéo se nomme Cedric Burnside. Quelle famille !