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Bien oublié de nos jours, Elmore Nixon fut pourtant un excellent chanteur-pianiste de jump blues et de R&B. Auteur de vingt-quatre faces au début des années 1950, il s’est surtout distingué comme accompagnateur d’artistes de renom dont Clarence « Gatemouth » Brown, Clifton Chenier et Lightnin’ Hopkins ! On ne sait quasiment rien de sa biographie (on ne connaît qu’une photo probable de lui, de mauvaise qualité), à commencer par ses dates incertaines de naissance et de mort… De nombreuses sources affirment qu’il est né à Crowley, Louisiane, le 17 novembre 1933, mais l’année 1935 est également citée. Alors que sa famille s’installe en 1939 à Houston, Texas, Nixon apprend sans doute le piano très jeune en se rendant à l’église.

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Une précocité qui se confirme en octobre 1947 quand il apparaît pour la première fois sur disque à seulement treize ans, au sein du groupe de Peppermint Nelson, qui ne se fait pas encore appeler Peppermint Harris… Et deux ans plus tard, en 1949, à quinze ans, sous le nom d’Elmore Nix and his Hadacol Boys, il signe chez Sittin’ in With son premier single, Foolish love / It’s a sad sad world. Ces chansons, comme les dix-huit suivantes jusqu’en 1952, sont enregistrées avec l’orchestre du saxophoniste Henry Hayes, qui est toujours de ce monde (né le 5 août 1923, il a donc cent ans). Le 5 septembre 1955, Nixon grave quatre dernières faces sous son nom, cette fois dans la formation du trompettiste Dave Bartholomew, un autre futur centenaire (1918-2019) !

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La carrière d’accompagnateur de Nixon se poursuit parallèlement. À Houston, sur une scène texane très développée dans les années 1950 en termes de blues et de R&B, il est très demandé et travaille avec L.C. Williams (aux côtés duquel il apparaît en fait dès 1948), Carl Campbell, Milton Willis, Lester Williams, Hubert Robinson, Ivory Lee Semien, Hop Wilson, Clarence « Gatemouth » Brown et Robert Ingram. En 1965, il fait partie du groupe de Clifton Chenier pour son premier album chez Arhoolie, « Louisiana Blues and Zydeco ». Trois ans plus tard, on le retrouve sur des enregistrements de Billy Bizor et de son illustre cousin Lightnin’ Hopkins. Mais Elmore Nixon a des problèmes de santé, et il subit une lourde opération chirurgicale en 1970. Il semble ne jamais s’en remettre et décède trois ans plus tard, le 11 décembre 1973, à l’âge de trente-huit ans ou quarante ans. Là encore, des doutes subsistent quant à la date de sa mort, que certaines sources situent en 1975, ce qui semble toutefois improbable.

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Voici maintenant notre sélection de chansons en écoute.
Alabama blues en 1950.
A hep cat’s advice en 1950.
Forgive me baby en 1952.
Don’t do it en 1955.
I can look down at your woman et Zydeco et pas salé en 1965 par Clifton Chenier avec Elmore Nixon.
Vietnam war en 1968 par Billy Bizor avec Elmore Nixon et Lightnin’ Hopkins.

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