© : Little Village Foundation.

Plus que trois albums pour boucler ma liste de dix disques qui ont selon moi marqué cette année 2023, et vers le 20 janvier 2024, je vous proposerai un classement, mon « palmarès » ou mon Top 10. Mais il est temps d’évoquer le numéro 8, que l’on doit à Candice Ivory, « When the Levee Breaks – The Music of Memphis Minnie » (Little Village). Originaire de la région de Memphis mais aujourd’hui installée à Saint-Louis, la chanteuse souhaitait rendre hommage à son aînée Memphis Minnie à l’occasion du cinquantenaire de sa disparition. Le défi était de taille. Memphis Minnie est une pionnière essentielle du blues rural (hommes et femmes confondus), et son influence s’étend au blues de Memphis mais aussi à celui de Chicago. En outre, proposer un album uniquement composée de reprises présente toujours des risques.

© : Bluestown Music.

Candice Ivory relève brillamment le défi et évite tous les pièges. Elle le doit d’abord à ses talents de chanteuse, dont la voix souple, personnelle et pénétrante génère des émotions variées au gré des chansons et des tempos. Et comme d’habitude chez Little Village, Candice bénéficie d’un accompagnement parfaitement adapté à sa démarche. Charlie Hunter (production, guitare, basse), DaShawn Hickman (pedal steel guitar), Atiba Rorie, Brevan Hampden et George Sluppick (percussions aux forts accents afro-cubains) aident à rafraichir le répertoire de Memphis Minnie, non seulement sans le trahir mais en lui insufflant une ferveur nouvelle. Plusieurs chansons sont véritablement habitées (When the levee breaks, Crazy crying blues, Hole in the wall) et relèvent de l’incantation. Mais je ne peux ajouter ici ma chronique qui figure dans le numéro 253 de Soul Bag car il est actuellement en vente. Numéro dans lequel je signe également un portrait de Candice Ivory, qui réalise là un des albums les plus originaux de l’année, dont voici trois extraits en écoute : Me and my chauffeur, Hole in the wall et Hard down lie.

En 2022 au Juke Joint Festival, Clarksdale, Mississippi. © : Howard Greenblatt.