© : The Blues Accordin’ to Lightnin’ Hopkins.

Du chanteur-harmoniciste Billy Bizor, on se souvient surtout de sa prestation dans l’inoubliable documentaire tourné en 1967 (et sorti en 1970) par Les Blank, The Blues Accordin’ to Lightnin’ Hopkins. Il mena d’ailleurs l’essentiel de sa carrière comme accompagnateur d’Hopkins qui était son cousin, mais il mérite que l’on s’arrête sur son propre parcours même si les éléments à ce sujet sont lacunaires. Billy Bizor naît le 3 septembre 1913 non loin de Centerville, Texas. On ignore tout de sa jeunesse, hormis une évocation d’Alan Govenar dans Lightnin’ Hopkins: His Life and Blues (Chicago Review Press, 2010) : selon une scène qui se déroule en 1934, Texas Alexander, Hopkins et Bizor viennent à Houston pour une audition radio, mais nul ne peut attester, y compris Govenar, qu’elle ait bien eu lieu…

Avec Lightnin’ Hopkins. © : Stefan Wirz.

Suite à cela, on ne parle plus de Bizor pendant près de trente ans, qui réapparaît le 18 juillet 1961 pour une session du label Arhoolie, avec Lightnin’ Hopkins à la guitare, Spider Kilpatrick à la batterie et Cleveland Chenier (le frère de Clifton) au frottoir. Hélas, les quinze faces alors réalisées restent à ce jour inédites… En ce début des années 1960, le Blues Revival est à son apogée et Bizor se contente d’accompagner son illustre cousin sur plusieurs albums. Enfin, grâce au producteur Roy C. Ames, Bizor participe à deux séances les 15 avril 1968 et 1er mars 1969, auxquelles prennent notamment part Clarence Holliman et Donald « Duck » Dunn, sous le pseudonyme de Ducky Dunn… Il en résulte l’excellent album « Blowing My Blues Away ». Malheureusement, Billy Bizor n’en profite pas car le disque ne sort pas de son vivant. Il décède en effet des suites d’un œdème le 5 avril 1969, à seulement cinquante-deux ans. Quant à l’album, il sortira finalement en 1989 Chez Cooking Records…

© : Discogs.

Voici maintenant quelques chansons en écoute. Les cinq dernières démontrent combien Bizor, outre ses talents d’harmoniciste, fut aussi un chanteur bouleversant… Et peut-être le seul artiste derrière Lightnin’ Hopkins s’effaçait, écoutez sa guitare rythmique qui gronde !
Walkin’ this road by myself en 1962 avec Lightnin’ Hopkins.
Devil jumped the black man en 1962 avec Lightnin’ Hopkins.
When I’m dead en 1968.
She stays drunk all the time en 1968.
I’ll miss you so en 1968.
Tell me where you stayed last night en 1968.
Screwdriver en 1969.

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