Depuis samedi dernier, je rediffuse sur ce site les dix épisodes de la série réalisée par Michel Octave, « La fabuleuse histoire de la musique guadeloupéenne », une production Zycopolis avec France Télévisions. Je tiens d’ailleurs à préciser que mon précédent articlesur le premier épisode comportait une erreur : contrairement à ce que j’écrivais, le dixième et dernier épisode n’a pas été diffusé sur Guadeloupe La 1ère vendredi 3 décembre mais avant-hier 10 décembre 2021. Avec mes excuses, donc, même si ça ne change rien au niveau de mes publications ici. Et reprenons le cours de la série avec le deuxième épisode intitulé « La place de la Victoire, de la philharmonie au gwoka ». La place de la Victoire à Pointe-à-Pitre est notamment célèbre pour son kiosque construit en 1930.
Mais le quartier autour de la place était déjà un haut lieu des cultures dès le début du XXe siècle. Le kiosque lui-même a pris la place du théâtre de la ville, et dans les rues adjacentes, les commerces comme les bars et les restaurants proposaient des activités culturelles, les musiciens se formaient et répétaient là. Sans parler des cinémas comme la Renaissance, le Rialto puis le Select. Leur rôle dans le développement des traditions musicales guadeloupéennes fut significatif car les artistes s’y produisaient avant les projections des films importants. Par exemple, le jazzman Roger Fanfant fut musicien pour des films muets dès 1917, à seulement dix-sept ans. Plus près de nous, au gré des époques, de nombreuses vedettes internationales passeront à la Renaissance, dont Orlando Contreras, Johnny et Sylvie, Dario Moreno, Enrico Macias, et ce souvent avec un orchestre local en première partie.
La deuxième partie de l’épisode s’arrête d’abord sur les philharmoniques, ces orchestres réunissant des musiciens amateurs ou des jeunes en devenir. Les orchestres philharmoniques, souvent de jazz, furent particulièrement formateurs, et pas nécessairement réservés à une élite ou à la bourgeoisie. Bien entendu, une belle place est donnée au gwoka, d’abord confiné aux quartiers périphériques, mais qui peu à peu va investir la place de la Victoire, avec un personnage comme Mme Adeline, qui montera un groupe de carnaval avec des adeptes du gwoka. Le pionnier Ti-Papa n’est pas oublié, et l’évocation de Marcel Lollia dit « Vélo » avec des images de ses obsèques et son cercueil exposé dans le kiosque sont très émouvantes. Ce deuxième épisode très recommandé propose logiquement plus de documents d’archives, et les intervenants, s’ils sont moins nombreux (les principaux sont Éric Nabajoth, Franck Garain et Rudy Benjamin), connaissent leur sujet à la perfection. À voir à cette adresse.
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