Au programme de mon émission sur YouTube, Dinah Washington (rubrique « Un blues, un jour ») et Awek (rubrique « En tournée »).
Comme je le dis dans mon émission du jour, j’aime qualifier Dinah Washington de « plus grande chanteuse de blues de l’histoire du jazz », selon une expression qui n’est pas de moi mais que j’aime employer… Car je trouve que c’est tellement vrai ! Et il ne faut pas s’y tromper : Dinah Washington est à mon sens une des vocalistes les plus émouvantes et les plus sensuelles de toute la musique populaire, une des grandes voix du siècle dernier, capable de s’exprimer dans tous les registres. Nourrie au gospel dans sa jeunesse, son répertoire empruntera certes ensuite essentiellement au jazz, mais aussi au blues, au R&B et même à la pop, quelques puristes lui reprochant dès lors d’être trop commerciale ! Mais si elle fut extrêmement populaire auprès d’un large public dans les années 1950, elle le doit d’abord à son talent, et avec le recul, on peut dire qu’elle laisse une trace que l’histoire n’effacera sans doute jamais.
Née le 29 août 1924 en Alabama, Dinah Washington débute sur disque en 1943, effectivement au sein d’un grand orchestre de jazz, et pas n’importe lequel car il s’agit de celui de Lionel Hampton. Et il y en aura bien d’autres, tous prestigieux : Charles Mingus, Cootie Williams, John Coltrane, Jimmy Cobb, Ben Webster, Max Roach, Cannonball Aderley et même Quincy Jones ! Au faîte de sa popularité dans les années 1950, elle va plutôt enregistrer du blues en milieu de carrière, durant les années 1952-1957, elle il faudrait être de marbre pour ne pas fondre à l’écoute de ces faces… Mais Dinah Washington se distingua aussi par sa vie dissolue, et bien qu’elle soit morte a seulement 39 ans, elle se maria sept fois ! Les mauvaises langues prétendent même qu’elle ne comptait pas ses amants… Elle était d’ailleurs obsédée par son physique et sa ligne, et son décès s’expliquerait par une absorption trop importante de médicaments pour ne pas grossir… Enfin, on a sans doute un peu oublié aujourd’hui, mais Dinah Washington enregistra quelques blues salaces à double sens, comme ce titre de 1954 que j’ai programmé dans mon émission, qui s’appelle Big Long Slidin’ Thing, et qui évoque donc un grand truc long qui glisse !
Pour aller plus loin, je vous conseille simplement l’anthologie Frémeaux & Associés « La reine – The Queen 1943-1957 », qui en deux CD et 42 titres offre un parfait résumé de sa carrière, avec en outre la période de sa carrière durant laquelle elle a enregistré le plus grand nombre de blues.
Pour la rubrique « En tournée » du vendredi, l’occasion était belle de s’arrêter sur Awek, qui enchaîne en ce moment trois dates consécutives les 13, 14 et 15 décembre, il en reste donc deux, aujourd’hui le 14 à Andernos (Gironde) et demain le 15 à Saint-Pierre-d’Aurillac (Gironde). Pardon d’ailleurs pour mon annonce d’hier dans l’émission de la date du 13, c’était évidemment trop tard ! Et le groupe toulousain en est tout de même à 24 ans de carrière ! Pratiquement un quart de siècle de longévité, c’est une expérience plutôt rare dans le paysage du blues français pour une formation… D’ailleurs, les membres d’Awek méritent bien la citation : Bernard Sellam au chant et à la guitare, Stéphane Bertolino à l’harmonica, Joël Ferron à la basse et Olivier Trebel à la batterie. Et rien n’indique un quelconque ralentissement car Awek continue donc de tourner. Côté disques, ça commence aussi à chiffrer car ces artistes en comptent désormais 10 avec le dernier, « Long Distance », et même 11 si on compte le double album « The Early Years » à l’occasion des 20 ans du groupe, qui rassemblait leurs deux premiers disques. Enfin, rappelons qu’ils avaient aussi sorti un livre pour leurs 20 ans de blues ! Les membres d’Awek, dont la réputation dépasse en outre nos frontières, portent haut le flambeau du blues français et il convient de les saluer comme il se doit : alors bravo messieurs et surtout continuez ! Pour l’illustration musicale de mon émission, j’ai choisi un titre enregistré en 2008, il y a tout juste dix ans, en public au Bikini, chez eux à Toulouse : Everything I Do Is Wrong.
Les derniers commentaires