Au programme de mon émission sur YouTube, Joe Louis Walker (rubrique « Un blues, un jour ») et Buddy Guy (rubrique « Top of Blues »).
Il n’y aura pas d’émission « Les temps du blues » (et donc pas d’article non plus) demain, jour de Noël. J’ai toutefois choisi un artiste né un 25 décembre, et c’est le chanteur et guitariste californien Joe Louis Walker, qui fêtera ses 69 ans demain. Né à San Francisco le 25 décembre 1949, Joe Louis Walker est réellement une des principales figures émergentes du blues moderne de ces 30 dernières années. Car il s’agit d’un bluesman très accompli, un superbe chanteur à la voix soulful très personnelle, doublé d’un guitariste émérite, particulièrement époustouflant à la guitare slide. Issu d’une famille musicale, il est vite au contact de la scène florissante de la région et voit passer ce qui se fait de mieux en termes de blues, de soul mais aussi de rock et de jazz. Mais il débutera toutefois vraiment au sein d’un groupe de gospel, les Spiritual Corinthians. Car avant cela, dès sa jeunesse, il chante à l’église, ce qui lui donne l’occasion de fréquenter un certain Mississippi Fred McDowell qui se rend à l’église où il chante ! On comprend mieux pourquoi Walker deviendra lui aussi un as de la slide…
Il rencontre aussi Mike Bloomfield dont il restera proche jusqu’à son décès prématuré en 1981, à seulement 37 ans. Très marqué, Joe Louis Walker s’éloigne alors de la musique (même s’il demeure donc actif au sein des Spiritual Corinthians) et reprend avec succès des études supérieures. Mais l’appel du blues est le plus fort et il revient sur le devant de la scène au milieu des années 1980, pour signer en 1986 chez HighTone un premier album, « Cold Is the Night », très bien reçu par la critique. Il enchaîne alors avec une impressionnante série de disques de haut niveau pour le même label, « The Gift »(1988), « Blue Soul »(1989), « Live at Slim’s Volume 1 et Volume 2 » (1991 et 1992). En six ans, Joe Louis Walker s’impose ainsi comme un des meilleurs bluesmen de sa génération. Extrêmement prolifique, désormais chez Polygram (puis chez Telarc, JSP, Provogue, Stony Plain, Alligator…), il continue d’enregistrer à un rythme effréné sans réelle baisse de qualité, notamment en explorant des voies nouvelles qui le voient flirter avec le jazz ou les rythmes latino…
Sa musique est très actuelle et moderne, mais en particulier grâce à sa dextérité à la slide, il est également capable de recréer des ambiances habituellement propres au blues traditionnel et racinien. Au sein d’une discographie pléthorique car il a pratiquement sorti un album par an depuis ses débuts, et partant du principe que ses derniers opus assez orientés blues rock me touchent un peu moins, mes favoris sont : « Blues of the Month Club »(Polydor, 1995), « Great Guitars »(Polydor, 1997), « Preacher and the President »(Polydor, 1998), « Silvertone Blues »(Polydor, 1999), « Pasa Tiempo »(Evidence, 2002), « Guitar Brothers »(avec Otis Grand, JSP, 2002) et « She’s My Money Maker – The Slide Guitar Album »(JSP, 2003). Pour mon émission, j’ai choisi un extrait chaud bouillant de « Live at Slim’s Volume 1 », Hot Tamale Baby.
En deuxième partie pour la rubrique « Top of Blues », une récompense de plus pour Buddy Guy, récemment honoré par le Mississippi Blues Trail, qui vient de lui inaugurer une plaque commémorative, à Lettsworth en Louisiane, là où il est né le 30 juillet 1936.
© : https://www.flickr.com/photos/mikerosebery/2081272578
Habitué des distinctions, le bluesman a d’évident apprécier l’attention car il s’est rendu sur place pour l’événement à Lettsworth, tout petit village certes situé en Louisiane, mais juste séparé du Mississippi par le fleuve du même nom. Buddy Guy a grandi là-bas, dans une modeste maison sans eau courante ni électricité, avant de mener la carrière artistique que l’on sait.
Ce ne fut pas facile de choisir un morceau en illustration musicale quand on sait que cet artiste a dépassé les six décennies de carrière. Mais puisqu’il est en quelque sorte revenu aux sources avec sa plaque commémorative, j’ai opté pour un extrait de son formidable album acoustique sorti en 2003 chez Silvertone, sur lequel il retrouvait en quelque sorte ses origines, le fameux « Blues Singer ». Ça s’appelle Louise McGhee.
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