Les temps du gospel copie

Au programme de mon émission sur YouTube, Willie Dixon (rubrique « Un blues, un jour »), et les Supreme Angels (rubrique « Les temps du gospel »).

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L’affiche de la première édition du festival en 1961. © : University of Chicago Folklore Society.

Chicago est évidemment une terre d’élection du blues et je m’arrête aujourd’hui sur un festival créé dans cette ville le 3 février 1961. Vous connaissez inévitablement tous le Chicago Blues Festival, organisé depuis 1984 en juin, mais il ne s’agit donc pas de celui-là. En revanche, il est possible que vous ne connaissiez pas le University of Chicago Folk Festival, soit le festival folk de l’université de Chicago, dont la première édition s’est déroulée du 3 au 5 février 1961. Certes, si on se réfère à son nom, on constate qu’il s’agit d’un événement de musique folk, mais plus on avancera dans les années 1960, plus les festivals dits de « folk » se diversifieront pour donner une belle place au blues. Et en regardant de plus près l’affiche de cette première édition de 1961, aux côtés des Stanley Brothers, des New Lost City Ramblers ou de Roscoe Holcomb, stars du folk de l’époque, on lit les noms d’Elizabeth Cotton(sic), de Memphis Slim et de Willie Dixon !

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L’affiche de l’édition 2019. © : University of Chicago Folklore Society.

Et bien d’autres bluesmen participeront aux éditions suivantes. D’autant que le festival existe toujours car la 59eédition se déroulera très bientôt, les 15 et 16 février prochains, avec encore du blues au programme en la personne d’Elmore James, Jr. Pour illustrer cela, je me suis basé sur le plateau de l’édition inaugurale de 1961 et j’ai opté pour Willie Dixon. Chanteur et contrebassiste incontournable du Chicago Blues sur lequel j’aurai d’autres occasions de revenir en détail, Dixon est sans doute encore plus célèbre pour son travail de producteur et de compositeur, notamment pour le label Chess. J’ai pris pour mon émission un extrait de son album « I Am the Blues » sorti en 1970 mais enregistré l’année précédente, le très fameux Spoonful qui fait partie des grands standards du blues.

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© : Louder

 

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© : Discogs

Pour la page gospel du dimanche, j’ai sélectionné une compilation sortie l’été dernier par le label de Jack White Third Man Records, qui s’appelle « Give Me my Flowers ». Elle rassemble en fait seize titres des années 1950 et 1960 sortis à l’origine par le label Nashboro à Nashville. Précision d’importance, elle n’est disponible qu’en édition vinyle. Nashboro a été fondée en 1951 par Ernie Young qui souhaitait se spécialiser dans le gospel, et dans le genre, cette marque fut une des plus importantes dans une période particulièrement faste pour le gospel. Il faut le souligner car les marques réellement spécialisées dans cette forme de gospel dite « classique » ne seront pas si nombreuses, et le patrimoine artistique que nous laisse Nashboro est de toute premier ordre.

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© : Discogs

Je n’omets pas de mentionner ici qu’Ernie Young lancera l’année suivante une filiale de Nashboro, Excello, pour laquelle les meilleurs représentants du Swamp Blues Louisianais enregistreront de nombreux disques. Pour revenir à notre compilation, elle propose des artistes et formations alors populaires comme les Hightower Brothers, The Radio Four, Little Johnny Jones, les Dixie Nightingales, les Consolers, les Skylarks ou encore les Gospel Songbirds. J’ai choisi en illustration musicale les Supreme Angels, un groupe fondé en 1953, et toujours actif même si ses membres ont bien sûr changé. Le morceau que j’ai mis au programme date de 1962 et s’appelle Rest From My Labor.

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© : Discogs