En tournée copie

Au programme de mon émission sur YouTube, Nina Simone (rubrique « Un blues, un jour ») et Bernard Allison (rubrique « En tournée »).

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© : Timetoast

Un retour 187 ans en arrière aujourd’hui pour notre rubrique d’ouverture « Un blues, un jour ». Nous sommes le 22 février 1832, qui voit la fondation de la Female Anti-Slavery Society of Salem, qui n’est autre que la toute première société féminine anti-esclavagiste. Salem se trouve dans le Massachusetts, un État du nord-est des États-Unis, où, à cette époque, l’oppression contre les Noirs est moins forte que dans le Sud. Il y avait des Noirs affranchis, des esclaves libres mais aussi d’autres en fuite, et la communauté avait dès lors accès à différentes fonctions de la société et surtout à l’éducation, une situation qui lui permettait de s’organiser et de monter des associations comme cette Female Anti-Slavery Society. En outre, ces dames cultivaient un fort bon esprit, car dès 1834, soit deux ans après la création de leur société, elles permirent aux femmes blanches d’y adhérer. L’association changea alors légèrement de nom pour devenir la Salem Female Anti-Slavery Society… Elles mirent sur pied des actions en vue de réformes visant notamment à abolir l’esclavage, dont une tournée annuelle de conférences durant laquelle des personnalités soutenant leur cause intervenaient. La société disparut le 3 janvier 1866, soit juste après l’abolition de l’esclavage, ce qui était donc son principal objectif, mais nombre de ses membres poursuivirent leurs activités, et ce jusque dans les États du Sud, pour cette fois lutter contre la ségrégation…

Alors bien sûr, pour illustrer cela, il me fallait une forte femme engagée dans les luttes en faveur de sa communauté, et mon choix ne vous surprendra pas, il s’agit de Nina Simone. En outre, il se trouve que Nina est née un 21 février, c’était en 1933, et comme je n’ai pu la mettre au programme hier 21 février (et oui, je suis quasiment chaque jour face à des choix cornéliens !), eh bien je me rattrape aujourd’hui, en quelque sorte… J’ai donc choisi un titre enregistré en 1968 à Paris, et c’est vraiment une très belle chanson dans laquelle elle rêve de liberté, tout est d’ailleurs dit dans le titre : I Wish I Knew How It Would Feel To Be Free.

NB. Contrairement à ce que j’annonce dans mon émission, ce n’est pas la version de 1976 à Montreux, que j’ai dû retirer au dernier moment pour des raisons techniques, mais c’est la même chanteuse et le même morceau d’une durée presque équivalente… Avec mes excuses !

 

Concernant la rubrique du vendredi, si les concerts ne manquent pas en ce moment, les tournées d’artistes se produisant sur plusieurs dates sont encore relativement rares par chez nous. Ce n’est certes que provisoire et ça va vraiment redémarrer en mars avec également les festivals de printemps, et nous allons donc nous projeter le mois prochain avec un chanteur et guitariste bien connu chez nous car ce n’est autre que Bernard Allison, qui donnera sept concerts en France. À 53 ans, il approche la vingtaine d’albums car sauf erreur dans mes calculs, il a enregistré son dix-huitième l’année dernière, intitulé « Let It Go » et sorti chez Ruf. Bon, Bernard est un guitariste formidablement doué mais il faut aussi reconnaître que sa discographie est un peu inégale, peut-être parce qu’il est parfois difficile à situer, sa musique pouvant aller du funk au blues rock le plus rude… Mais il a un public fidèle et ses récentes réalisations le montrent en outre plus apaisé.

Venons donc maintenant à ses sept dates françaises du mois de mars : il sera le 7 à la Traverse à Cléon (Seine-Maritime), le 10 au Moulin des Brainans à Poligny (Jura), le 12 au Temps des Crises à Beaumont-en-Véron (Indre-et Loire), le 13 à l’Altercafé à Nantes (Loire-Atlantique), le 14 à l’Atelier des Moles à Montbéliard (Doubs), le 15 au Toit Rouge à Montélimar (Drôme) et le 19 à la Maison du Boulanger à Troyes (Aube). Pour illustrer cela, j’ai choisi un morceau qui vous donnera une idée de ce qu’il fait en ce moment car cela date d’un mois, du 19 janvier dernier. Il figure sur son dernier disque « Let It Go », mais c’est une version enregistrée en public au Blues Garage en Allemagne, avec des cuivres pour une couleur funky mais une guitare et une section rythmique plus proches du blues rock. Bref, c’est du Bernard Allison et ça s’appelle The Night Train