Nous y sommes donc. Comme je l’annonçais dans mon article mercredi dernier, ce samedi 4 décembre marque le début des rediffusions sur ce site des dix épisodes de la série réalisée par Michel Octave, « La fabuleuse histoire de la musique guadeloupéenne », une production Zycopolis avec France Télévisions. Nous aurons donc ensuite rendez-vous chaque samedi à neuf reprises, ce qui nous mènera jusqu’au 5 février 2022. Mais venons au premier épisode, « État des lieux », qui, comme son titre le suggère, propose un panorama des musiques guadeloupéennes, qui reposent sur cinq genres principaux, le zouk, le gwo ka, la biguine, le quadrille et la mazurka. Le principal narrateur n’est autre que Bertrand Dicale (dont le père est guadeloupéen), journaliste spécialisé et récent concepteur de l’exposition en ligne « Traces musicales de l’esclavage – Richesses et silences de la France », à laquelle j’ai consacré un long article le 25 mai 2021. Une exposition qui s’inscrit en parfait complément de la série « La fabuleuse histoire de la musique guadeloupéenne ».
Bien entendu, aux côtés de quelques autres acteurs du monde de la musique, les musiciens occupent une belle place parmi les intervenants de cet épisode, et méritent tous la citation :Max Séverin, Max Labor, Dave Martial, Rudy Benjamin, Kreol Groove, Eddy Compper, Willy Salzedo, Zouk Machine, Pierre-Édouard Décimus, Stella Moutou, Jean-Philippe Fanfant, Éric Nabajoth, Eddy Gustave, Jean-Marc Dulice, Franck Garain. Peu d’images d’archives dans ce volet, ce qui est normal car il plante le décor. Tous s’accordent à dire que la musique guadeloupéenne est complexe et dense et que ses interprètes doivent en être fiers, que c’est un patrimoine qu’il faut protéger et archiver afin de restaurer la confiance en soi et d’envisager l’avenir. Car au gré des époques, beaucoup de chansons à double sens étaient censurées (j’ouvre cette parenthèse pour relever que les bluesmen américains furent longtemps victimes d’une répression comparable), elles ne passaient pas à la radio mais circulaient dans les rues. J’ai enfin retenu quelques phrases clés dans cet épisode : « c’est triste d’avoir perdu ces traditions, d’être enfermés dans des carcans », « la musique est la vitrine d’un peuple », « les musiques créoles puisent à tellement de sources et d’énergies différentes qu’il n’y a que nous qui puissions les jouer », « Ce qui représente un pays, c’est sa musique, c’est son sport, pas sa politique ». Un premier épisode prometteur…
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