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La carrière de cet excellent chanteur et harmoniciste a connu des hauts et des bas, c’est le moins que l’on puisse dire. Il voit donc le jour sous le nom de Malcolm Simmons le 25 janvier 1933 à Twist, Arkansas, au nord-ouest de Memphis. Un lieu complètement perdu, où vivait alors quelques fermiers, mais aujourd’hui mondialement célèbre. En effet, lors d’une tournée en décembre 1949, un certain B.B. King se produit dans un juke joint à Twist. Une violente bagarre éclate entre deux hommes pour une femme et un incendie se déclare. Comme les autres, B.B. se précipite dehors, mais, se rendant compte qu’il a laissé sa guitare dans les flammes, il retourne la récupérer. Apprenant que la femme pour laquelle se battirent les deux hommes se prénommait Lucille, il décide dès lors d’appeler sa guitare Lucille… Simmons eut-il vent de cet événement ? Nul ne le sait, mais il vivait peut-être encore dans la région, où il cueillait du coton.

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En tout cas, avec son ami d’enfance James Cotton, il apprend l’harmonica et part s’installer à Saint-Louis où il joue avec Robert Nighthawk. Il gagne Chicago en 1954, forme rapidement un groupe (avec notamment Eddie King à la guitare et Detroit Junior au piano), joue dans divers clubs de la ville (dont le Pepper’s Lounge et le Sylvio’s) et fait ses débuts discographiques en 1959. Des singles réussis pour C. J. qui lui valent d’autres engagements pour les labels Bea & Baby, Checker… C’est là un début de carrière classique pour un bluesman prometteur de sa génération. Mais cela ne lui suffit visiblement pas. Il part pour la frontière mexicaine où il s’adonne au trafic de drogue, ce qui se traduit en 1967 par une peine de trois ans de prison. Au début des années 1970, il intègre progressivement à sa musique de nouveaux ingrédients dont du gospel et continue de se livrer à un important trafic de drogue.

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Un argent de la drogue qui lui permet de s’offrir le Zodiac Club, dont il aménage le deuxième étage en un studio qui devient très réputé en ville, le Simmons Recording Studio, puis de créer les labels PM et Simmons Records. Il devient également homme d’église et se fait même appeler le révérend Mac Simmons ! La justice le rattrape finalement en 1982. À partir de là, les sources varient, et d’après Gérard Herzhaft, il aurait été « condamné » à de longues années de prison. Mais selon une biographie de son dernier label Electro-Fi, la justice aurait fait preuve de clémence car Simmons fit aussi d’importants dons aux églises locales ! On peut peut toutefois s’étonner qu’il n’ait comme par hasard plus rien enregistré avant 1995… Après deux albums dans les années 1970 (dont « Blue Lights » en 1975 pour le label français Black & Blue), il nous en laisse quatre autres de très belle facture sortis entre 1995 et 1998 pour St. George, Wolf et donc Electro-Fi. Little Mack Simmons a été emporté par un cancer du côlon le 24 octobre 2000, à l’âge de soixante-sept ans.