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Retour de ma rubrique qui s’arrête sur des mots et des expressions propres aux textes du blues, dont on ne trouve pas la traduction dans les dictionnaires traditionnels (*). Il s’agit essentiellement d’expliquer le sens de ces termes nés lors de la conception du blues, soit dans les années 1880, en les remettant dans le contexte des compositions des musiques afro-américaines. Aujourd’hui, arrêtons-nous sur death bell ou death-bell, la cloche de le mort en traduction littérale, est une expression pas franchement annonciatrice de bonnes choses. Il s’agit en effet du glas, qui se dit aussi tolling bell en anglais, et qui annonce la mort de quelqu’un, ou qui évoque par extension des idées noires qui traversent l’esprit de certaines personnes, notamment superstitieuses.

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Ses origines sont très anciennes et ne sont pour une fois pas directement liées au blues, qui, selon l’English Oxford Dictionary, serait apparue pour la première fois 1807 en… Jamaïque ! Mais pour d’autres ouvrages tout aussi sérieux, dont le Webster’s New World College Dictionary, elles pourraient même remonter aux années 1730-1740, ce qui est très plausible. Quoi qu’il en soit, dans le blues, on doit la première version notable à Tom Dickson, auteur de seulement six chansons au total, qui l’a gravée le 27 février 1928 pour OKeh, tout simplement sous le titre Death bell blues. Plus près de nom, le 9 février 1956, Lowell Fulson a pour sa part signé chez Checker une magnifique lecture de Tollin’ bells, écrite avec Willie Dixon. Je vous propose enfin d’écouter R. L. Burnside, qui a enregistré en février en 1988 sa propre version plus inattendue, chez Lollipop de Death bell blues.