Morgan Freeman en février 2022. © : Paras Griffin / Getty / Looper.

Hier samedi 21 mai 2022, le gouvernement russe a publié une liste de 963 personnes américaines interdites d’entrée sur son territoire. Parmi elles, on note la présence du célèbre acteur Morgan Freeman, auquel les Russes reprochent notamment des propos russophobes dans une vidéo de 2017. Une liste qui comprend aussi John McCain, candidat en 2008 à l’élection présidentielle (battu par Barack Obama), qui ne risque toutefois pas d’aller en Russie car il est mort en 2018… Mais l’occasion m’est surtout donnée de m’attarder un peu sur Morgan Freeman, certes grand acteur mais aussi impliqué dans le blues et la défense des droits des Afro-Américains. Né le 1er juin 1937 à Memphis, il passe toutefois une partie de sa jeunesse dans le Mississippi, en particulier à Greenwood, et il dira avoir grandi avec le blues. Tout naturellement, c’est en plein Delta, à Clarksdale, qu’il ouvre en 2001 le Ground Zero Blues Club. Sans doute fort de son succès, il a inauguré le 18 février dernier un deuxième Ground Zero à Biloxi (lire mon article du 10 février 2022), cette fois à l’extrême sud du Mississippi. En 2004, Robert Mugge a tourné au Ground Zero Blues Divas (115 minutes, en intégralité ici), avec des prestations de Renée Austin, Deborah Coleman, Denise LaSalle, Bettye LaVette, Odetta, Ann Peebles, Mavis Staples et Irma Thomas.

Morgan Freeman (à gauche) au Ground Zero lors d’une partie de billard contre le bluesman Super Chikan. © : James Patterson / Getty Images.

Du côté de ses films, il est bien sûr difficile de choisir dans une telle filmographie, mais on n’oubliera pas son rôle dans le film The Amistad (1997) de Steven Spielberg, basé sur une histoire vraie qui raconte la mutinerie d’esclaves africains sur un navire espagnol (La Amistad), au large de Cuba puis aux États-Unis. Avec sa voix unique, profonde et rassurante, Morgan Freeman est également très demandé come narrateur, ainsi dans la comédie musicale de Bob Telson et Lee Breuer The Gospel at Colonus (1986, avec aussi les Blind Boys of Alabama, les Soul Stirrers, Jevetta Steele, l’Institutional Radio Choir), le documentaire en quatre épisodes de James J. Dante Slavery and the Making of America (2004) celui de John Brewer B.B. King: The Life of Riley (2012) et celui de Greg MacGilliwray America’s Musical Journey (2018). Enfin, en cette année 2022, mais sans plus de précisions pour l’heure, Freeman devrait tenir le rôle principal, celui d’un bluesman âgé à Chicago qui refuse de prendre sa retraite, dans un film de Ben Tishler intitulé Hate to See You Go.