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J’imagine déjà des sourcils qui se froncent, des discours du genre : « Louis Armstrong, ce n’est pas du blues. » Eh bien si, Armstrong, c’est du blues, en particulier vocalement, et même s’il fut d’abord un des plus influents jazzmen du XXe siècle, il joua un rôle essentiel dans le Classic Blues des années 1920. Né le 4 août 1901 à La Nouvelle-Orléans, Louis Daniel Armstrong vit une enfance difficile, d’abord élevé par sa grand-mère avant de retrouver sa mère vers l’âge de cinq ans. À six ans, il aide ses frères à vendre des vêtements usagés, et à onze ans, il abandonne l’école. Au même âge, entre autres actes de délinquance, il emprunte le fusil de son beau-père et tire un coup de feu en l’air, ce qui lui vaut d’être interné dans un foyer pour enfants abandonnés.

En 1921, avec sa mère et sa sœur Béatrice. © : Apic / Getty Images.

Adepte du cornet, il commence à se produire dès sa libération en 1914, puis il apparaît au sein de brass bands. Il débute véritablement sa carrière en 1922 dans l’orchestre de King Oliver qu’il rejoint à Chicago, avec lequel il grave ses premières faces l’année suivante pour Gennett. En 1924, il est sollicité pour jouer dans l’orchestre de Fletcher Henderson, s’adonnant désormais davantage à la trompette. À la même époque, la formation de Henderson accompagnant de nombreuses chanteuses du Classic Blues, Armstrong joue pour les meilleures vocalistes du genre, dont Alberta Hunter, Ma Rainey et Bessie Smith. Il figure ainsi parmi les fondateurs de la première forme de blues enregistrée. Bien sûr, après cela, Louis Armstrong jouera le rôle que l’on sait dans l’histoire du jazz, mais c’est une autre histoire… Je vous propose de l’écouter en 1924 avec Alberta Hunter sur Everybody loves my baby.