© : Guadeloupe La 1ère.

En cette veille de Mardi Gras, il est question de Mardi Gras un peu partout dans le monde. D’aucuns pensent à Rio au Brésil, à Venise en Italie. Un passionné de musiques afro-américaines comme votre serviteur pense davantage à La Nouvelle-Orléans. Mais en tant que résident marie-galantais, impossible de ne pas m’arrêter sur le carnaval sous nos latitudes, une institution en Guadeloupe, garante de la pérennité de traditions ancestrales. Mais cessons les bavardages et partageons ce qui fait tout l’attrait des carnavals, la musique et la fête, avec des extraits musicaux qui démontrent également combien les liens entre les traditions musicales afro-américaines et antillaises sont forts.

Professor Longhair. © : Spotify.

Mardi Gras in New Orleans (ou Go to the Mardi Gras), en 1949 par Professor Longhair. À La Nouvelle-Orléans, le chanteur et pianiste Henry Roeland Byrd aka « Professor Longhair » (1918-1980) incarne mieux que quiconque cette tradition de la plus grande ville louisianaise. Et son irrésistible chanson qui fête cette année ses soixante-quatorze ans se joue du temps…

Tany’s Girls. © : Carnaval de Guadeloupe / Facebook.

Tany’s girls en 2016 à Basse-Terre. Les groupes qui défilent lors du carnaval en Guadeloupe passent à l’épreuve du jury. Il s’agit d’être convaincant en termes de costumes, de chants, de chorégraphie, d’arrangements, et de ce point de vue, le spectacle est assurément toujours au rendez-vous !

Nathan Abshire. © : Sing Out!

The Mardi Gras song, entre 1964 et 1966 par Nathan Abshire et Dewey Balfa. Les cajuns, qui chantent généralement en créole, occupent une place de choix dans la culture musicale du carnaval en Louisiane, dont ils font partie des pionniers. Même si la date précise d’enregistrement de cette « chanson du Mardi Gras » reste incertaine, c’est une merveille du genre… Nathan Abshire ne savait ni lire ni écrire, mais ce formidable accordéoniste (peut-être le meilleur de l’histoire de la musique cajun) disait tout avec son instrument.

Reality Bimass. © : Reality Bimass.

Reality Bimass en 2020, parade à Pointe-à-Pitre. Comme à La Nouvelle-Orléans, les parades sont des moments privilégiés du carnaval. Un public toujours nombreux attend impatiemment ces défilés colorés et festifs, auxquels les habitants n’hésitent d’ailleurs pas à participer. Quand l’âme du carnaval trouve sa meilleure expression…

Big Chief Joseph Boudreaux, Jr. lors de la parade des Young Eagles Mardi Gras Indians en 2019 au Jazz Fest, La Nouvelle-Orléans. © : Marc Millman.

Little Liza Jane en 1982 par les White Eagles Mardi Gras Indians à La Nouvelle-Orléans. Document rare et précieux des membres de ce groupe qui répètent une chanson en vue du Mardi Gras, non revêtus de leurs costumes traditionnels. Filmé par Alan Lomax, auteur en 1962 des premiers enregistrements musicaux de terrain en Guadeloupe (lire notre série de cinq articles qui débute le 24 mai 2022). Les similitudes avec la musique guadeloupéenne sont ici évidentes. Pour plus d’informations sur les Mardi Gras Indians, lire notre article du 5 octobre 2022.

Vieux-Fort, Saint-Louis, Marie-Galante. © : Guyom…

Traditions marie-galantaises du Mardi Gras en 2020. Le carnaval ne se cantonne évidemment pas à la seule Guadeloupe dite « continentale ». Il est bien présent dans les autres îles de l’archipel, comme ici à Vieux-Fort sur la commune de Saint-Louis à Marie-Galante, où, sur fond de quadrille, des charrettes (soigneusement décorées !) tirées par des cabris et des bœufs défilent devant un public séduit. Le carnaval se décline en de multiples facettes !