© : Donald Ray Johnson.

Suite de notre série d’articles hebdomadaires jusqu’à l’ouverture du festival Terre de Blues (26 au 29 mai 2023). Il fallait bien y venir à un moment donné : parlons aujourd’hui du bluesman au programme du festival ! Il s’agit du chanteur et batteur canadien Donald Ray Johnson, qui se produira samedi 27 mai à Murat. Né Donald Johnson le 12 novembre 1948 à Bryan, Texas, il grandit dans une région où la culture du coton domine. À l’âge de sept ans, il chante à l’église avec sa sœur aînée et se passionne pour la batterie en tapant sur tout ce qui est à sa portée. Encore adolescent, il va voir en cachette les concerts de bluesmen réputés comme Freddie King, Albert Collins et Johnny Copeland. À quatorze ans, il emprunte une batterie et commence à jouer professionnellement.

A Taste of Honey, avec Johnson à droite. © : The New York Times.

Après deux tournées sur des navires durant la guerre du Vietnam, il parvient à s’acheter sa propre batterie, et en 1970, il arrive à San Diego, Californie, où il joue avec Phillip Walker, puis s’installe à Los Angeles et rejoint le groupe de Joe Houston, ce qui lui permet d’accompagner Big Joe Turner et Big Mama Thornton. Il semble alors se destiner à une carrière dans le blues mais son parcours prend une voie inattendue. Alors en quête d’engagements pour jouer le week-end, il rencontre le compositeur et producteur Perry Kibble, qui cherche à lancer son groupe qui comprend également Janice Marie Johnson, sans lien de parenté avec Donald, et Carlita Dorhan. En 1972, Donald Johnson devient batteur de cette formation baptisée A Taste of Honey, qui se fait progressivement un nom dans l’univers du… disco ! Le succès est au rendez-vous  : leur single Boogie oogie oogie (1978), issu de leur premier album « A Taste of Honey », reste trois semaines en tête du Hot 100 de Billboard. Et l’année suivante, le même album obtient un Grammy Award dans la catégorie « Best New Artist », ce qui est une première pour un groupe afro-américain !

© : Discogs.

D’autres disques suivent puis la vague du disco s’essouffle. Au début des années 1990, Johnson s’expatrie à Calgary au Canada, où il revient progressivement au blues. Sa voix de baryton et son jeu de batterie lui valent des récompenses et nominations : « Meilleur chanteur canadien de blues » (1997), nominations dans les catégories « Meilleur batteur de blues » (1997) et « Meilleur chanteur de blues » (1998). Sous son nom, Donald Ray Johnson a sorti sept albums, dont l’excellent « Bluesin’ Around » (Mar Vista Music, 2016) avec le Gas Blues Band, qui l’accompagne lors de ses tournées européennes. Depuis quelques années, sa vue déclinante oblige Johnson à privilégier le chant, mais sa voix puissante devrait séduire le public de Terre de Blues.

Avec le Gas Blues Band. © : La Dépêche.

Voici maintenant cinq chansons en écoute.
Boogie oogie oogie en 1978 par A Taste of Honey, avec donc Johnson à la batterie…
Rockin in the Same Old Boat en 2002.
Change Is Going to Come en 2010.
Little red rooster en 2011, avec Fred Brousse à l’harmonica et Maurice John Vaughn à la guitare.
Distant en 2016 avec le Gas Blues Band.

 

© : The YYSCENE.