On admet généralement que le premier blues de l’histoire, Crazy blues, a été enregistré le 10 août 1920 par la chanteuse afro-américaine Mamie Smith. Pourtant, quelques années plus tôt, la Blanche Marion Harris avait déjà gravé des morceaux populaires influencés par le blues et le jazz, comme en 1916 I’m gonna make hay while the sun shines in Virginia dont les textes évoquent la vie rurale du Sud, et surtout I ain’t got nobody much, que populariseront notamment Cab Calloway et Louis Prima. Elle réalise toutefois sa chanson la plus célèbre chez Victor le 22 juillet 1918, After you’ve gone, dont les compositeurs sont afro-américains, Turner Layton (musique) et Henry Creamer (paroles)…
Née Mary Ellen Harrison le 4 avril 1896 quelque part dans l’Indiana, elle grandit dans le Missouri avec sa sœur et sa mère. Dès 1914, elle chante à Chicago dans des salles de vaudeville et des cinémas, puis apparaît l’année suivante à New York dans la comédie musicale Stop! Look! Listen! d’Irving Berlin. Elle débute donc en 1916 une carrière discographique qui comptera plus de 130 faces, et durant laquelle on l’appellera parfois « The Queen of the Blues ». Au début des années 1930, elle tourne et enregistre en Angleterre où elle épouse Leonard Urry. De retour à New York pour traiter des troubles neurologiques, elle s’endort dans son lit le 23 avril 1944 alors qu’elle fumait, provoquant un incendie qui entraîne son décès à quarante-huit ans. Sa chanson After you’ve gone sera reprise par de nombreux artistes de jazz et de blues, mais aussi de country, rock, pop… Nous vous proposons quelques versions en écoute.
– After you’ve gone en 1918 par Marion Harris. La version originale du 22 juillet 1918.
– After you’ve gone en 1927 par Bessie Smith.
– After you’ve gone en 1929 par Louis Armstrong.
– After you’ve gone en 1936 par Django Reinhardt et Stéphane Grappelli.
– After you’ve gone en 1958 par Dinah Washington.
– After you’ve gone en 1962 par Ella Fitzgerald.
– After you’ve gone en 1974 par Nina Simone.
– After you’ve gone en en 2010 par CécileMcLorin-Salvant.
Les derniers commentaires