Dans les années 1980. © : Lisa McGaughran.

Même avec un jour de retard, impossible de passer ici sous silence le centenaire de la naissance de Jessie Mae Hemphill, qui vit donc le jour le 18 octobre 1923, quelque part entre Senatobia et Como, deux bourgades du Mississippi à la frontière très virtuelle du Delta et de collines du nord de l’État. Mais Jessie Mae ne faisait ni dans le Delta Blues ni dans le Hill Country Blues (même si elle influença grandement ce style). Sa musique était unique. Quand on découvre cette chanteuse, guitariste et percussionniste, on entre dans un monde étrange mais ô combien excitant. Le monde du jamais-entendu et du jamais-vu. Et Jessie Mae n’a pas fait d’émule. Car l’inimitable ne s’imite pas. Je ne vais pas retracer ici le parcours de cette artiste. Et pour cause, je viens de le faire dans le numéro 252 de Soul Bag. Comme ce numéro est actuellement en vente, je ne peux évidemment retranscrire ici mon article et je vous invite donc à consulter la revue.

En 1967. © : George Mitchell.

De toute façon, la meilleure chose à faire pour rendre hommage à Jessie Mae Hemphill est bien entendu de l’écouter. Voici donc une sélection de chansons en écoute.
Lord I feel better en 1967 par Rosa Lee Hill et Jessie Mae Hemphill. C’est la toute première fois que l’on entend Jessie Mae sur disque, qui accompagne au chant sa tante Rosa Lee Hill. On doit cet enregistrement (et le suivant) à George Mitchell, mais il sera seulement édité en 2006, soit pratiquement quarante ans plus tard.
I wanna be ready en 1967 par Jessie Mae Hemphill. Jessie Mae est cette fois seule sur ce chant religieux très touchant.
Jessie’s boogie en 1979. Le 3 novembre 1979, douze ans après George Mitchell, c’est au tour de David Evans de donner sa chance à Jessie Mae, avec un single qui marque véritablement le début de sa carrière sous son nom.
Standing in my doorway crying en 1979. Face B du single cité précédemment. Chanson phare du répertoire de l’artiste.

© : Discogs.

She-wolf en 1980. Chanson-titre qui ouvre son premier album.
My lord do just what he say en 1980.
Merry Christmas, pretty baby en 1984.
Get right, church en 1984. Jessie Mae au diddley bow, avec aussi Napoleon Strickland.
Baby, please don’t go en 1985.
Run get my shotgun en 1989.
Streamline train en 1990.
Lord, help the poor and needy en 1990.
You can talk about me en 1991. Tirée de la bande originale du film Deep Blues de Robert Mugge.
Old time religion après 1993. En 1993, Jessie Mae est victime d’un AVC qui la laisse partiellement paralysée et l’empêche de jouer de la guitare, mais elle continue de chanter. Trois ans avant sa mort survenue en 2006, le label 219 Records sort un double CD intitulé « Dare You To Do It Again », sur lequel l’artiste reprend des spirituals appris durant son enfance, enregistrés après son AVC.
I’m going home après 1993.
– À voir : le superbe documentaire sur Jessie Mae réalisé en 2001 par Marc Oriol, Me and My Guitar.

© : Music is the naked truth.