Une réédition pour Stick McGhee

Le frère cadet de Brownie McGhee évoluait dans un style radicalement différent de son aîné, inspiré du R&B et même du jazz, également axé sur un Jump Blues très enlevé qui en font un précurseur du rock ‘n’ roll. Né Granville Henley McGhee le 23 mars 1918 à Knoxville, Tennessee, il est affublé du surnom « Stick » dès son enfance car il utilise un bâton pour pousser le chariot dans lequel se tient Brownie atteint de poliomyélite. Il apprend la guitare à treize ans avec son frère, chante dans un groupe de gospel, le Golden Voices Golden Quartet et travaille avec son père chez Kodak à la fin des années 1930. Après son service militaire durant la Seconde Guerre mondiale, il s’installe à New York en 1946.

Dès l’année suivante, il enregistre ses premières faces sur le label Harlem de Mayo Williams, dont sa version initiale de Drinkin’ wine, spo-dee-o-dee, une chanson fameuse régulièrement citée parmi celles qui préfigurent le rock ‘n’ roll. En 1949, cette fois réalisée pour Atlantic, elle atteint la deuxième place des charts R&B. Au gré de sa discographie qui se poursuit jusqu’en 1960, il prend part à quelques séances avec le pianiste Dan Burley (& His Skiffle Boys) et aux côtés de son frère Brownie. Mais il ne renoue jamais avec son succès initial et sa carrière s’interrompt prématurément car il décède d’un cancer du poumon le 15 août 1961, à seulement quarante-trois ans. Au total, Stick McGhee nous laisse cinquante-cinq chansons (plus de deux de Brownie, ce qui semble incongru), pour la première fois rassemblées sur une réédition sortie le 12 octobre 2023 chez Jasmine, « The Spo-Dee-O-Dee Man ». Nous vous proposons quatre extraits : Drinkin’ wine, spo-dee-o-dee (1947), One monkey don’t stop no show (1950), Dealin’ from the bottom (1953) et Sleep in job (1960), sa dernière face avec J.C. Burris à l’harmonica (ou Sonny Terry selon certaines sources).