Voici un bluesman bien mystérieux dont on ignore tout ou presque de la biographie, mais au style vraiment original. Virgil Childers naît vers 1901 (on connaît toutefois les noms de ses parents, Pick Childers et Sarah Smith) à Blacksburg, une petite ville à l’extrême nord de la Caroline du Sud où il semble avoir passé toute son existence. Le 25 janvier 1938, il enregistre six faces (ce seront les seules) pour Bluebird en Caroline du Nord. Adepte de la guitare 12-cordes comme bien des artistes de cette région, il s’exprime pourtant dans un registre très personnel, et seuls Red river blues et Dago blues s’inscrivent dans la tradition du Piedmont Blues. Les quatre autres morceaux sont assez inhabituels et personnels, entre old-time music, ragtime et swing band, avec des textes qui sont plutôt ceux des songsters et des storytellers. L’une d’entre elles, Travelin’ man, est même étonnamment prémonitoire avec son refrain qui dit : « C’est un voyageur (…), il n’abandonne pas tant que la police ne l’a pas abattu. » En effet, le 10 décembre 1939, Virgil Childers est tué par balle en essayant d’échapper à un policier… Il avait probablement trente-huit ans.
Pour conclure cet article, je vous propose simplement les six chansons que ce bluesman nous laisse, et dont il n’existe a priori aucune photo.
– Preacher & the bear.
– Red river blues.
– Somebody stole my Jane.
– Travelin’ man.
– Dago blues.
– Who’s that knockin’ on my door.
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