Au programme de mon émission sur YouTube, Good Rockin’ Charles (rubrique « Un blues, un jour ») et Diunna Greenleaf (rubrique « Top of blues »).
Chanteur et harmoniciste plutôt discret et même mystérieux, Good Rockin’ Charles, ou parfois Charles Edwards, est né à Tuscaloosa en Alabama le 4 mars 1933. Ce n’est évidemment pas son vrai nom car il s’appelait en réalité Henry Lee Bester, ce qui n’a vraiment rien à voir… Installé à Chicago en 1949, à l’aube d’une époque de plein essor du blues dans cette ville, Charles n’a pas trop de mal à se produire dans les clubs locaux. Au fil du temps, il parviendra à accompagner des bluesmen notoires dont Johnny Young, Lee Jackson, Arthur « Big Boy » Spires, Left Hand Frank, Big Smokey Smothers, sans oublier Jimmy Rogers dont il devint quasiment le guitariste attitré au milieu des années 1950.
Mais Charles est un personnage timide, très mal à l’aise à l’idée d’enregistrer en studio, ce qui le fera même passer à côté d’une proposition de contrat avec le label Cobra… Pourtant, il apparaît à l’aise sur les scènes des clubs, sur lesquelles il démontre une réelle implication. Il faudra en fait attendre la fin de l’année 1975 pour qu’il réalise un album très réussi, simplement intitulé « Good Rockin’ Charles » (Mr. Blues, 1976). Mais il ne fera pratiquement rien d’autre sur disque, hormis quelques apparitions sporadiques dont une en 1976 pour la BBC avec les Aces puis quelques autres avec Big Smokey Smothers au tournant des années 1970 et 1980.
C’était un bluesman talentueux qui s’exprimait dans un Chicago blues typé fifties de bonne facture, mais son style d’harmonica très inspiré des grands maîtres de l’instrument n’avait sans doute pas assez d’originalité pour lui permettre de s’imposer. Il restera toutefois actif dans les clubs de Chicago, mais une santé fragile semble avoir également écourté sa carrière. Il est d’ailleurs mort le 17 mai 1989, plutôt jeune, à 56 ans. J’ai pris pour mon émission un titre enregistré en 1976 pour la BBC avec un accompagnement absolument royal, autrement dit les Aces composés des frères Myers à la guitare et à la basse, et de Fred Below à la batterie. Ça s’appelle Don’t Start Me to Talkin’.
Pour ce « Top of Blues » du lundi, c’est devenu une habitude, considérons une nouvelle fois les classements mensuels du CRB, le Collectif des radios blues qui compte une cinquantaine de stations. Il y a d’abord l’Airplay, avec les albums les plus diffusés dans ses émissions. Pour février 2019, le podium se compose de Manu Lanvin pour « Grand Casino » (Verycords), Ina Forsman pour « Been Meaning to Tell You » (Ruf) et Danny Lynn Wilson pour « Peace of Mind » (Swing Nation). Quant au Powerblues, qui porte sur les albums préférés des animateurs, il distingue « Bloodest Saxophone – Texas Queens 5 » (Dialtone), Tommy Castro pour « Killin’ It Live » (Alligator) et Kyla Brox pour « Pain & Glory » (Pigskin).
Attardons-nous sur la compilation en tête du Powerblues. Bloodest Saxophone est en fait un excellent groupe japonais qui n’en est pas à son coup d’essai, comprenant notamment des cuivres énergiques. Quant aux Texas Queens 5, ce sont Angela Miller, Diunna Greenleaf, Jai Malano, Crystal Thomas et Lauren Cervantes. Bon, il s’agit d’un CD remarquable qui mérite plus qu’une brève évocation, et j’en ferai mon disque de la semaine dans une prochaine émission courant mars. En attendant, je vous propose d’écouter celle qui est peut-être la plus connue, à savoir Diunna Greenleaf. La Texane m’impressionne beaucoup avec son registre vocal très étendu et l’émotion qu’elle dégage, au point, même si je ne devrais sans doute pas dire ça, que je me demande s’il elle n’est pas la meilleure chanteuse de blues en activité. Mais je vous laisse vous faire votre opinion avec dans mon émission un morceau en public de Diunna, ça date de 2017 et ça s’appelle Swing Low.
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