Avec le Flennoy Trio, 1944. © : elpresse.

Bien négligée aujourd’hui, cette belle chanteuse qui fut l’épouse du pianiste Charles Brown n’a pu mener la carrière qu’elle aurait méritée. Née Mabel Bernice Scott le 30 avril 1915 à Richmond, Virginie, elle vit dès 1930 avec sa mère Rachael Scott à New York, où elle se perfectionne au gospel à l’église, au point de fonder un groupe vocal féminin, les Song Cycles. En 1932, à dix-sept ans, elle s’invite dans le monde du jazz et du R&B, apparaît au Cotton Club dans la formation de Cab Calloway et accompagne les célèbres danseurs de claquettes les Nicholas Brothers. Elle vit ensuite quelque temps à Cleveland, Ohio, puis trouve en 1938 une opportunité de se rendre en Angleterre avec le pianiste de jazz Bob Mosley. Scott enregistre là-bas ses premières faces en 1938 pour Parlophone. De retour aux États-Unis et après une tournée européenne, elle s’installe à Los Angeles en 1942 et fait partie des chanteuses les plus populaires de son époque sur la Côte Ouest. Peu après, on la retrouve aux côtés de Jimmie Lunceford et autre Wynonie Harris, et en 1948 elle signe de grands succès avec Elevator boogie et Boogie woogie Santa Claus. Sur le premier, son pianiste se nomme Charles Brown, qu’elle épouse l’année suivante, mais l’union durera seulement trois ans. La chanteuse continue de graver de superbes choses au début des années 1950, mais après une tournée australienne en 1955 où elle enregistre de nouvelles faces, elle décide de se retirer. Déçue par le monde musical, elle revient au gospel, et jusqu’à la fin de sa vie, elle chantera uniquement à l’église sans faire d’autres disques. Mabel Scott s’est éteinte le 20 juillet 2000 à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. Je vous propose de l’écouter en 1948 sur Elevator boogie.