Une pensée pour Rolling Fork, dévastée par une tornade

Wonder Bolden, une habitante de Rolling Fork, avec sa petite-fille dans ses bras, devant les restes de la maison familiale, le 25 mars 2023. © : AP Photo / Rogelio V. Salis / Mississippi Public Broadcasting.

Nous le savons, l’arrivée du printemps se confond hélas souvent avec celles de tornades meurtrières qui frappent le sud-est des États-Unis. Ce 24 mars 2023, Rolling Fork, une localité de 2 000 habitants située dans le Mississippi, a été dévastée par une de ces tornades, et même rayée de la carte pour reprendre une de ces phrases dont raffolent certains « grands » médias. Les destructions sont effectivement impressionnantes et le bilan humain est très lourd : treize morts à Rolling Fork sur les vingt-six dus à la tornade. Rolling Fork… Un nom forcément évocateur pour l’amateur de blues. La bourgade du Delta, dont la population actuelle se compose encore de 75 % d’Afro-Américains, aurait vu naître Muddy Waters en 1913. Le chanteur-harmoniciste Johnny Dyer et la chanteuse de gospel Willie Mae Ford Smith sont également originaires de Rolling Fork.

Plaque de la Mississippi Blues Trail consacrée à Muddy Waters. © : Earlyblues.

En 2004, Johnny Dyer a sorti chez Mountain Top Productions l’excellent album « Rolling Fork Revisited » qu’il partage avec Mark Hummel, sur lequel se distinguent aussi Paul Oscher à l’harmonica (et à la slide), Rusty Zinn à la guitare et Francis Clay à la batterie. Chaque année en mai depuis vingt ans, Rolling Fork sert aussi de cadre au Deep Delta Blues Heritage Festival. Malheureusement, on peut craindre que l’édition 2023, prévue le 6 mai prochain, sera annulée… Ayons donc une pensée pour Rolling Fork et les victimes de la tornade, tout en écoutant quelques chansons en lien avec ce haut lieu du blues.
– Rollin’ stone en 1950 par Muddy Waters.
– My dog can’t bark par Johnny Dyer en 2004.
– I’m bound for Canaan land par Willie Mae Ford Smith en 1982.