Harriet Tubman en 1911. © : Library of Congress.

JOYEUX NOËL !
Harriet Tubman naît esclave vers mars 1822 sur une plantation du comté de Dorchester dans le Maryland. En 1849, elle parvient à s’échapper et devient une actrice de l’Underground Railroad, ce réseau clandestin qui permet de gagner les États du nord et même le Canada, où l’esclavage n’a plus cours. Elle acquiert alors son célèbre surnom de Black Moses, la « Moïse noire ». Mais ses frères Ben et Henry sont toujours réduits en esclavage dans son État natal. Tubman décide de les libérer, et le 24 décembre 1854, jour du réveillon de Noël, elle organise leur fuite. Cinq jours plus tard, ils arrivent à Philadelphie en Pennsylvanie et sont pris en charge par des abolitionnistes locaux. Harriet Tubman n’en reste pas là. Proche des officiers supérieurs nordistes abolitionnistes, elle est engagée comme espionne durant la guerre de Sécession et devient la première femme à participer à un assaut armé (Combahee River Raid), ce qui permet de sauver plus de sept cent cinquante esclaves. Activiste des droits civiques avant l’heure, elle ne cessera de lutter, notamment pour que les femmes obtiennent le droit de vote. Harriet Tubman est partie le 10 mars 1913, à 90 ou 91 ans. Outre de nombreux livres, elle est en 2019 au centre du film Harriet de Kasi Lemmons (bande-annonce à cette adresse). En ce 24 décembre 2023, je vous souhaite bien sûr un excellent réveillon de Noël, mais avec une pensée pour la « Moïse noire ».

Frontispice et page de titre de la première biographie consacrée à Tubman, Scenes in the Life of Harriet Tubman, par Sarah H. Bradford (1869. W. J. Moses).

J’ai déjà proposé ici une sélection de chansons en écoute se rapportant à Harriet Tubman, en particulier des spirituals qui servaient de codes lors de l’Underground Railroad dans mon article du 10 avril 2023. En voici donc de nouvelles avec deux documentaires en intégralité (même s’il en existe beaucoup sur cette grande dame…).
De gospel train (Get on board, little children) en 1947 par Marian Anderson. Ce spiritual dont la première publication écrite date de 1872 faisait partie des préférés de Harriet Tubman quand elle chantait à l’église. On doit la présente version à la contralto Marian Anderson (1897-1993), première Afro-Américaine à se produire au Metropolitan Opera (en 1955), et qui s’investit ensuite dans la lutte pour les droits civiques.
Swing low, sweet chariot en 2014 par Diunna Greenleaf. D’origine amérindienne (Choctaw) selon les premières traces écrites qui datent de 1865, ce chant deviendra un des plus célèbres spirituals de l’histoire, et il aurait été utilisé par les esclaves qui empruntaient l’Underground Railroad. Son texte, qui évoque la traversée de la rivière Rouge, un des plus importants affluents du Mississippi, est sans doute inspiré du franchissement du Jourdain pour arriver en Terre promise.
Harriet Tubman and the blues en 2017 par le Marcus Shelby Quintet. Le contrebassiste et compositeur de jazz est à l’origine de spectacles, concerts  et documentaires éducatifs, dont un projet intitulé Harriet Tubman.
Stand up en 2019 par Cynthia Erivo, tirée de la bande originale du film Harriet, que l’on doit au multi-instrumentiste, compositeur et chef d’orchestre de La Nouvelle-Orléans Terence Blanchard.
Harriet Tubman: Visions of Freedom, documentaire de Stanley Nelson et Nicole London (2022)
Harriet Tubman: They Called Her Moses documentaire de Robert Fernandez (2018).

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