L’heure est venue ! Après avoir publié des articles sur les dix albums qui ont à mon sens marqué l’année 2023, je vous propose maintenant un classement selon mes préférences, mon Top 10 ! Bien entendu, comme je l’écris toujours dans de telles circonstances, je connais les limites du procédé, notamment en termes de subjectivité. Ce palmarès est donc avant tout un indicateur, sans autre prétention. Le voici, avec les liens qui renvoient aux articles originaux consacrés aux albums (qui contiennent des extraits en écoute).
1 Candice Ivory : « When the Levee Breaks – The Music of Memphis Minnie » (Little Village).
2 D.K. Harrell : « The Right Man » (Little Village).
3 Robert Finley : « Black Bayou » (Easy Eye Sound).
4 Eric Bibb : « Ridin’ » (Dixiefrog).
5 Alabama Mike : « Stuff I’ve Been Through » (Little Village).
6 Cash Box Kings : « Oscar’s Motel » (Alligator).
7 Nat Myers : « Yellow Peril » (Easy Eye Sound).
8 Taj Mahal : « Savoy » (Stony Plain).
9 Various Artists : « The Memphis Blues Box – Original Recordings First Released 78s and 45s, 1914-1969 » (Bear Family).
10 Furry Lewis : « Live At The Gaslight At The Au Go Go » (Liberation Hall).
J’avoue que départager les deux premiers fut extrêmement difficile et à l’origine de quelques nuits blanches. Il faut dire que Candice Ivory et D’Kieran « D.K. » Harrell abordaient la dernière ligne droite au coude à coude avec des arguments similaires. Tous deux représentent la jeune génération et bénéficient du savoir-faire de l’équipe de Little Village. En revanche, leurs approches diffèrent. Candice Ivory a choisi de rendre hommage à Memphis Minnie, ce qui n’était pas sans risque avec un disque uniquement composé de reprises, mais son originalité et sa ferveur sont irrésistibles. À l’opposé, pour son premier album, D.K. Harrell propose un blues moderne, efficace, plein de maîtrise et d’une maturité sidérante pour un artiste de vingt-cinq ans. Alors pourquoi Candice devant D’Kieran ? Pour rien, ou presque. Peut-être juste un zeste d’audace un peu folle, suffisant pour faire la différence…
Ce fut d’autant moins simple que derrière, on sentait le souffle brûlant de Robert Finley avec son « Black Bayou ». S’il s’agissait de sport, seule la photo-finish aurait permis de déterminer l’ordre du « podium »… Mais les réalisations des autres membres du Top 10 sont de très haut niveau et démontrent toute la diversité et la vitalité du blues actuel, avec des représentants de différentes générations. Ainsi, on retrouve des valeurs sûres (Alabama Mike, Cash Box Kings), des « vétérans » (Eric Bibb, Taj Mahal), et là encore de la jeunesse (Nat Myers). Enfin, je complète ma sélection avec deux rééditions importantes (blues de Memphis et Furry Lewis). On relève les « performances » des labels Little Village (3 artistes dans le Top 5) et Easy Eye Sound (deux artistes dans le Top 7).
Bien entendu, j’aime comparer ce palmarès avec celui de Soul Bag (revue dans laquelle j’écris donc depuis trente ans cette année !), qui vient de publier son « Best of 2023, la crème de la crème ». Si le spectre de Soul Bag est bien plus large que celui des « Temps du Blues » tout en déclinant plus de catégories, force est de constater que ce sont deux bluesmen qui occupent les deux premières places, D.K. Harrell et Robert Finley, qui figurent également sur mon propre podium (deuxième et troisième). Autres artistes en commun dans nos palmarès, Alabama Mike, et Nat Myers pour les révélations. Pour conclure, les limites de mon Top 10 ont exclu de fait certains albums de grande qualité (sans compter ceux que je n’ai simplement pas écoutés…), et voici donc une liste complémentaire d’opus qui m’ont beaucoup plu et qui ont tous fait l’objet d’articles l’an dernier.
Côté nouveautés, je pense aux disques suivants : « Who Needs This Mess!!?? » par Franck L. Goldwasser (Crosscut Records), « LaVette! » par Bettye LaVette (Jay-Vee), « Get Your Back Into It! » par Nick Moss featuring Dennis Gruenling (Alligator), « All My Love For You » par Bobby Rush (Rush Records/Thirty Tigers), « Médikamen » par Corey Ledet (Nouveau Electric Records), « Up Next » par Mathias Lattin (VizzTone), « Damn The Rent » par The Big Three (autopublié) et « Nothing But Time » par Monster Mike Welch (Gulf Coast).
Et pour les rééditions, je retiens : « Written in their Souls: The Stax Songwriter Demos » par Various Artists (Stax), « The Definitive 24 Nights » par Eric Clapton (Warner), « Matchbox Bluesmaster Series » par Various Artists (Saydisc/Matchbox), « The Black Gospel Ladies – I Walked Out In Jesus Name – 1947-1970 » par Various Artists (Narro Way), « Got My Mo-jo Working 1954-1962 » par Ann Cole (Jasmine), « Back Door Rumba – Live Sessions Volume Two » par James Harman (JSP), « Down Home Blues – Chicago Volume 3: The Special Stuff » par Various Artists (Wienerworld), « Somebody Put Bad Luck On Me » par Bob Corritore & Friends (VizzTone) et « All Over You » par Lazy Lester (Antone’s).
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